Reconnu coupable d'homicide involontaire pour la mort de Michael Jackson le 7 novembre et resté en détention depuis, le docteur Conrad Murray, qui encourt jusqu'à 4 ans de prison, retourne mardi devant le tribunal pour connaître la peine à laquelle il est condamné.

Les procureurs ont requis la peine d'emprisonnement maximale à l'encontre du dernier médecin du «Roi de la pop», âgé de 58 ans, et souhaitent qu'il soit également condamné à indemniser la famille Jackson pour la perte de revenus engendrée par le décès de la vedette.

Michael Jackson, âgé de 50 ans au moment de sa mort, préparait alors une série de concerts à Londres et la perte due à sa mort a été estimée à 100 millions de dollars par l'accusation.

Un des avocats du Dr Murray, dans ses requêtes transmises à la cour, a de son côté plaidé pour que son client soit remis en liberté conditionnelle et condamné à des travaux d'intérêt général, soulignant qu'il n'exercerait sans doute plus jamais la médecine.

«Envoyer en prison pour un long moment cet ancien médecin, décrit par tous ceux qui le connaissent comme un homme bon qui a consacré sa vie professionnelle aux populations les plus dépourvues, serait totalement inopportun», écrit-il.

«Si jamais il pratique à nouveau la médecine, il est très improbable qu'il rencontre à nouveau un patient avec le charisme et l'aura de vedette de M. Jackson ou qu'il fasse à nouveau les mêmes erreurs», estiment les deux avocats du médecin dans leur plaidoirie transmise à la cour.

«L'événement (la mort de Michael Jackson, NDLR) ressort comme une aberration atypique et isolée au coeur d'une carrière médicale autrement exceptionnelle», assurent-ils.

Au deuxième jour de leurs délibérations, après six semaines d'un procès-fleuve, les douze membres du jury avaient livré le 7 novembre le verdict de culpabilité que réclamait le parquet.

Ils ont considéré à l'unanimité que le Dr Murray s'était rendu coupable de «négligence criminelle», contribuant ainsi au décès brutal du «Roi de la pop» le 25 juin 2009.

Michael Jackson avait succombé à une «grave intoxication» au propofol, un puissant sédatif utilisé en milieu hospitalier qu'il utilisait à domicile comme somnifère, avec la complicité du Dr Murray.

Ce dernier, qui était son médecin personnel depuis deux mois, avait reconnu lui en avoir administré le matin de sa mort et les mois précédents.

Le médecin avait choisi de ne pas témoigner lors de son procès, mais quelques jours à peine après le verdict, il était apparu dans un documentaire sur les dernières heures de Michael Jackson et avait accordé des interviews à d'autres médias.

Ces témoignages pourraient jouer contre lui au moment où le juge Michael Pastor va rendre son verdict.

Ce dernier s'était montré prompt lors du procès à sévir contre tout ce qui lui apparaissait comme du mépris manifesté à l'encontre de la cour.

Selon le procureur David Walgren, les entretiens accordés par le Dr Murray illustrent parfaitement sa thèse selon laquelle le médecin «n'a montré aucun remords pour avoir causé la mort de Michael Jackson».

«Pire encore que refuser d'endosser la plus petite once de responsabilité (dans la mort de Michael Jackson), l'accusé a rejeté la faute sur tout le monde, y compris la personne qui n'est plus là pour se défendre, Michael Jackson», écrit le procureur.

Dans son réquisitoire, la procureure estime à 100 millions de dollars le manque à gagner dû à l'annulation des concerts londoniens que préparait le «Roi de la pop» au moment de sa mort et estime également que le Dr Murray devrait indemniser les enfants de la vedette à hauteur de 2 millions de dollars pour les funérailles qu'ils ont organisées.