Les voyages ont déformé la jeunesse des couples de Si on s’aimait (mon amour télévisuel qui ne veut pas mourir !), victimes de l’intensité verbale de Julien, des sautes d’humeur incompréhensibles de Julie et des crises de larmes de l’amie Mélody, qui, bouhou !, n’a pas déposé sa valise dans la plus grande chambre avec regard sur l’océan. Voyage, voyage !

Non, Julie et Luc n’ont pas visité l’espace inouï de l’amour. Et quand Julie a parlé de ses idées fatales, soit sa tentative de suicide survenue il y a dix ans, Luc a répondu laconiquement : eh bien !

En Alberta, Julien et Marie-Josée ont vogué de nuage en marécage dans un flot ininterrompu de paroles et d’enthousiasme insupportable de Julien, qui imite Julie Snyder qui parodie elle-même un Québécois unilingue, you know, this assiette is very bonne !

À San Francisco, seuls Frédérique, 54 ans, et Sylvain, 55 ans, ont flotté au-dessus des barbelés et des cœurs bombardés. Leur escapade californienne, avec vue sur Alcatraz (pas si gros que ça, finalement) et le Golden Gate, n’a même pas été assombrie par le célèbre brouillard de la baie de San Francisco.

Mais revenons à l’éducatrice en milieu familial Julie, 44 ans, et son chef des opérations Luc, 49 ans, le couple qui a prononcé les mots « je t’aime » après une partie de miniputt et un tour de camion de pompier. Julie a été impossible à suivre en début de semaine. Et même notre dévouée experte Louise Sigouin paraissait désarçonnée par les réactions imprévisibles de cette femme-enfant, qui te démolit la garde-robe d’un homme en deux remarques plates et trois grimaces désagréables.

Donc, Julie avait faim en sortant de l’avion. Luc lui a gentiment offert d’aller chercher une pizza. « Non, non, non, a tonné la confuse Julie, tu m’envahis en voulant m’aider, tu es tellement fin que ça m’envahit. »

Ensuite, leur balade à vélo « côté à côte » a été un cauchemar d’incompréhension, tout comme leur saucette au guichet automatique, et le désastre annoncé a continué dans un festival de malaises.

À la plage, l’ultra patient Luc a offert un cadeau à Julie, qui s’attendait à recevoir un tour d’hélicoptère (hein ?) ou à ce que Luc renomme une étoile à son nom (pardon ?). La pauvre Julie, pas mal moins joyeuse qu’après la pose de ses rallonges, a dû se contenter d’un double de la clé de la maison de Luc sur la Rive-Sud. Woups. Au moins, la lettre d’amour écrite par Luc lui a arraché des larmes, sauf que plus personne, pas même eux, ne croit à ce couple mal assorti.

C’est triste de voir Julie et Luc s’éloigner devant les caméras, car ils auraient tellement voulu que ça marche (ailleurs que dans un centre de lancer de haches).

Le deuxième couple qui traverse des turbulences est celui de Marie-Josée, la prof de 48 ans, et Julien, le menuisier de 44 ans. Comme nous à la maison, Marie-Josée n’endure plus le bla-bla constant de Julien, incapable de se la boucler pendant 30 secondes.

Marie-Josée, qui a éclaté en sanglots en apercevant un lit en bois rond, ne l’oublions pas, a beau lui répéter d’enlever quelques bûches dans le poêle de son exaltation, Julien n’écoute pas. Et il commente absolument tout, tout, tout ce qu’il voit, tel un enfant de 6 ans assis sur la banquette arrière de la voiture familiale. C’est intenable.

Marie-Josée lui glisse pourtant des messages bienveillants : « Ce n’est pas un reproche, Julien, mais j’ai besoin de mon espace. Ce n’est pas un reproche, Julien, mais peux-tu te taire deux secondes ? » Alerte au divulgâcheur : Julien n’entend rien et enchaîne les « wooow, c’est donc bien hot, t’es belle, on est chanceux, mon cœur, as-tu vu ça, c’est trop hot », clic, clic, photo, photo.

Cette saison de Si on s’aimait à TVA ne se dirigeait pas vers une fin aussi mouvementée. Les premières semaines ne renfermaient que de la bienveillance, de l’acceptation et des ateliers de décoration de cupcakes. Le test du voyage, pour un couple, ne ment pas, même loin des vieux volcans, où glissent des ailes sous le tapis du vent. C’est Desireless qui chante ce classique. De rien.

Je lévite

PHOTO JOEL SAGET, ARCHIVES LA PRESSE

L’héritière du groupe L’Oréal, Liliane Bettencourt, en 2002

Avec Scandale chez la femme la plus riche du monde

C’est une courte minisérie de trois épisodes sur Netflix qui braque les projecteurs sur Liliane Bettencourt, l’héritière du groupe L’Oréal (Lancôme, Saint Laurent, Biotherm), parce qu’elle le vaut bien, soit précisément 40 milliards en fortune personnelle. Les trois heures de cette captivante série vibrent au rythme d’enregistrements clandestins compromettants, du financement illégal de la campagne de Nicolas Sarkozy, d’une chicane acrimonieuse entre Liliane Bettencourt et sa fille unique Françoise et de la ruse d’un photographe mondain, qui siphonnera 917 millions d’euros en cadeaux à la milliardaire française. Bonus : Arielle Dombasle, amie de Françoise Bettencourt-Meyers, y témoigne abondamment, mais vient d’envoyer une mise en demeure à Netflix, se disant victime du célèbre « montage ». Du bonbon.

Je l’évite

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

La distribution de la série STAT

Le tuyau dans le nez de Tricus

L’intrigue du joueur grandeur nature transpercé par une épée métallique a été super accrocheuse dans STAT cette semaine. Par contre, quand Tricus (Jonathan Caron) parlait avec son camarade Isorix de Siar (Thomas Vallières), je ne faisais que regarder le tuyau en plastique qui entrait dans le nez de la victime et qui tenait, par la peur, grâce à deux morceaux de diachylon blanc. Tricus n’aurait-il pas mérité la même technologie respiratoire que la toxicomane Ariane Michel (Véronique Beaudet), qui a consommé de la scrap d’un revendeur sans scrupule ?