Libérez la salle de réunion, celle de STAT ou celle d’Indéfendable, peu importe, c’est le temps de papoter à propos de nos intrigues médicolégales préférées. En chevauchant un vélo stationnaire, comme Emmanuelle St-Cyr (Suzanne Clément), toujours en selle, ou Léo Macdonald (Sébastien Delorme), qui a repris l’entraînement mercredi.

Enlevons d’abord quelques crottes sur nos cœurs. Plus capable de l’insupportable Rosalie (Marine Johnson) et de son copain Francis (Antoine Desrochers), l’imbuvable étudiant en médecine qui sait tout. Ils apparaissent à l’écran dans STAT et je grince des dents de douleur. Débarrassez le plancher – et le condo de la pauvre Delphine !

Même sentiment d’exaspération envers Alix Forgues (Karelle Tremblay), qui a rebondi aux urgences de Saint-Vincent plus souvent que le faux cancéreux Anthony (Félix-Antoine Cantin), qui a sûrement lu une bibliothèque au complet dans la salle d’attente de l’hôpital, la saison dernière.

Au moins, la révélation du secret d’Alix, qui a macéré très longtemps, a levé le voile sur tous les mensonges qu’elle a racontés. Comme sa mère morte d’une surdose, Alix se prostitue pour le compte de son beau-père Denis (Maxime Denommée). Elle se tait pour protéger sa demi-sœur et l’empêcher d’aboutir en famille d’accueil.

Maintenant, autre code blanc à Saint-Vincent : l’avenir de la chirurgienne Isabelle Granger (Geneviève Schmidt), mon personnage préféré de STAT avec Emmanuelle (Suzanne Clément). Reviendra-t-elle un jour de son séjour professionnel en Arabie saoudite ? Vous vous doutez sûrement que l’auteure Marie-Andrée Labbé ne sacrifiera pas un personnage aussi payant et apprécié du public.

Si Geneviève Schmidt a temporairement accroché son stéthoscope, c’est qu’elle a tourné dans le film Les belles-sœurs de René Richard Cyr, créant un conflit d’horaire avec STAT. Donc, non, Isabelle Granger ne disparaîtra pas du feuilleton, elle a notamment des affaires de cœur à régler avec Justin (Alexandre St-Martin), le frère de l’intensiviste Gabriel Lemaire (Jean-Nicolas Verreault).

Plusieurs cas captivants ont défilé dans les urgences de Saint-Vincent dans les dernières semaines, dont celui du géant de 530 livres, le sympathique Luc (Martin Paquette), qui a subi une dissection aortique. La scène où Céline (Tammy Verge) a admis à son fils William (Thomas Derasp-Verge, son fils dans la vraie vie) qu’elle mourrait bientôt a été chavirante. Et la complicité entre les médecins Jacob Faubert (Lou-Pascal Tremblay) et Pascal St-Cyr (Normand D’Amour, que j’adore) a été jouée finement dans cette intrigue.

Un espion me rapporte que nous n’avons pas fini de pleurer en compagnie de l’adorable Céline et de son fils William. Leur histoire se conclura dans les prochains épisodes.

Maintenant, c’est évident que le flirt entre l’enquêteuse Claude Coupal (surprenante Caroline Néron) et l’oncologue Pascal St-Cyr se poursuivra plus tard cet automne. Il y avait autant d’électricité entre ces deux-là qu’au barrage de la Romaine.

STAT ne dérougit pas, c’est impressionnant. Jeudi soir, un toxico (Émile Mailhiot) sur le fentanyl a abattu un gardien de sécurité avant de s’enfuir au volant d’une ambulance volée, tandis que le patient traumatisé de l’armée, Fabien Proulx (Hugo B. Lefort), pratiquait une cricothyroïdotomie sur une femme en détresse respiratoire… avec le stylo-plume de Philippe Dupéré (Patrick Labbé).

Je veux dire, comment zapper avec autant d’action au moniteur cardiaque en si peu de temps ?

IMAGE TIRÉE DE L’ÉMISSION INDÉFENDABLE

Anne-Élisabeth Bossé et Antoine L’Écuyer dans Indéfendable

Chez Indéfendable, le procès de Jordan Gauthier (Antoine L’Écuyer), qui a poignardé sa copine (Jeane Landry-Proulx) et tué sa belle-mère (Marie-Hélène Thibault), a probablement été le plus réussi de la saison. Pendant plusieurs épisodes, notre opinion sur la culpabilité ou l’innocence du jeune papa d’Océane a habilement valsé au gré des détails qui se greffaient au récit.

Cette cause complexe a également été un beau terrain de jeu pour la criminaliste Marie-Anne Desjardins (Anne-Élisabeth Bossé) et son adversaire de la Couronne, Me Sonia Cadet (Marilyse Bourke), une procureure humaine, rigoureuse et redoutable. Et pas mal plus agréable que Me Biron (Marie-Laurence Lévesque).

Par contre, il était temps que les auteurs d’Indéfendable embrayent sur l’affaire du vieux monsieur qui poireautait pour consulter Léo (Sébastien Delorme). C’était semi-burlesque.

À l’instar de STAT l’an passé, Indéfendable explore le cas d’un jeune sportif d’élite soupçonné d’agression sexuelle, soit le footballeur Logan Daviault-Côté (Anthony Bouchard). Et qui campait le hockeyeur vedette ayant participé à un viol collectif dans STAT ? Henri Picard, qui a traversé dans Indéfendable cette semaine, où il incarne Tom Dorion, auteur d’un braquage mortel dans un dépanneur.

Êtes-vous mêlé ? Sûrement pas autant que Ti-Bill (Jean Maheux), qui se remet péniblement de son AVC.

Je lévite

Avec Perdre la tête d’Heather O’Neill

Un livre magnifique sur une amitié féminine ensorcelante et toxique, qui s’ancre dans le Mile doré, à l’époque victorienne, et qui se déverse dans les rues des quartiers pauvres du bas de la ville. Il y a Marie Antoine, blonde, lumineuse et riche. Il y a Sadie Arnett, brune, nihiliste et gothique. Les deux adolescentes développent un lien dangereux, qui oscillera entre la haine viscérale et la passion dévorante. On les sépare de force, elles reprennent contact 10 ans plus tard, et les deux amies prodigieuses du XIXe siècle changeront le destin de plusieurs de leurs consœurs montréalaises, un bouquin à la fois. J’ai tout aimé.

Je l’évite

Le wah de Hyundai

Qui comprend vraiment le sens de ce mot qui résonne dans chacune des publicités télévisées du constructeur automobile avec la porte-parole Marilou qui écoute ses propres chansons sur Spotify ? On fabrique du wah ! On rend notre VUS encore plus wah ! Ça ne signifie strictement rien. Oui, on le sait, wah signifie wow en coréen, on nous le martèle depuis tant de saisons. Mais dans nos têtes, c’est plus « arrêtez m’wah ça » qu’on entend. Excusez-la.