Les dernières années télévisuelles ont été peintes aux couleurs terrifiantes des séries dystopiques. Des tons sombres, terreux, gris, froids, bleutés et sales, qui ont tapissé les décors en béton de type monde postapocalyptique.

À The Last of Us, La servante écarlate, Station Eleven et Black Mirror, il faut dorénavant ajouter Silo de la plateforme Apple TV+, une captivante minisérie qui nous enferme dans une immense tour circulaire enfouie dans le sol.

Le huitième épisode (sur dix) de Silo sort vendredi, en anglais et en français, et vous ne regretterez pas votre abonnement à Apple TV+, quitte à le résilier après la mise en ligne de la dernière heure.

Cet excellent thriller noir et anxiogène, moins violent que The Last of Us, vous ensorcelle lentement et vous happe par son histoire aussi étouffante que haletante.

Silo, qui dérive des romans d’anticipation de l’auteur américain Hugh Howey, se déroule dans un futur rapproché où toute forme de vie humaine a disparu de la surface de la Terre. Les 10 000 derniers survivants de la planète habitent depuis plus de 100 ans dans un immense silo souterrain, super hermétique, qui compte 144 étages.

Ce bunker brutaliste comporte un hôpital, un marché public, des appartements, des jardins, une cafétéria, un poste de police, un tribunal et un immense escalier central en tire-bouchon, qui relie tous les niveaux. Uniquement descendre et monter ce gigantesque escalier prend 24 heures.

Non, il n’y a pas d’ascenseur dans cette cité autosuffisante, divisée en classes sociales à la façon du train dans Snowpiercer. Les ouvriers vivent dans le bas du silo, tandis que les cols blancs et les politiciens occupent les appartements du haut, près de la surface terrestre.

D’ailleurs, qui a construit ce silo géant et avec quelle intention ? Mystère. En existe-t-il d’autres, autour ? Bonne question. Autre pan inconnu de l’intrigue complexe et claustrophobe de Silo : la cause de la destruction de l’humanité entière. Personne ne le sait et personne ne se risque à fouiner.

Car le gouvernement autoritaire du silo garde un contrôle absolu sur ses citoyens. Il a détruit toutes les informations datant du monde d’avant. Il a établi un code de conduite hyper strict et oppressant. Et c’est ce même gouvernement censeur qui décide quelles femmes, qui portent toutes une puce-stérilet électronique, peuvent tomber enceintes.

Évidemment, trois personnages rebelles, menés par la formidable mécanicienne Juliette Nichols (Rebecca Ferguson, vue dans Dune et Mission impossible), découvrent des indices qui confirment que les autorités du silo mentent et manipulent cette microsociété.

Par exemple, une seule caméra de surveillance retransmet des images de l’extérieur du silo, des images de sol désertique évoquant une catastrophe nucléaire. Mais s’agit-il de vraies images ou est-ce de la propagande destinée à empêcher les gens de s’enfuir du silo ?

Car oui, il existe une façon de sortir de la forteresse : en le demandant. Le hic ? Dès que la personne pose le pied à l’extérieur, même avec une combinaison d’astronaute, elle meurt en quelques minutes, empoisonnée par l’air toxique.

Le gouvernement diffuse ces « exécutions » sur tous les écrans géants du silo, une autre forme de répression de la population.

Encore une fois : assiste-t-on ici à une mise en scène conçue pour étouffer les envies de rébellion dans le silo ?

Silo réunit des acteurs chevronnés comme Tim Robbins, Rashida Jones et Ser Jorah Mormont de Game of Thrones (ça, c’est Iain Glen). Cette série de science-fiction a le budget de ses ambitions et les sujets qu’elle aborde se collent à des réalités actuelles comme le recours à l’intelligence artificielle pour tromper le public, le contrôle du corps des femmes, la révolte contre les élites, bref, il y a de la substance charnue pour meubler quelques saisons.

Denis Lévesque en mode balado

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE DENIS LÉVESQUE

Denis Lévesque

Fini le Groupe TVA. Denis Lévesque lancera sa propre balado indépendante à la fin de l’été, une balado qui s’inscrira dans la continuité de son émission quotidienne de LCN, qu’il a quittée, le printemps dernier, après 16 ans aux commandes.

« Je veux retrouver la liberté de faire de grandes rencontres et de ne pas avoir de contraintes de temps ou de publicité. Je veux retourner à l’esprit populaire de mon émission. Ça fait plus d’un an que j’y réfléchis », me confie Denis Lévesque au bout du fil.

Pour cette nouvelle aventure numérique, Denis Lévesque a fondé une compagnie avec l’ancien vice-président à l’information du Groupe TVA, Serge Fortin, qui l’a recruté à LCN au printemps 2006. Ils ont loué un studio, coin Chabanel et du Parc, où sera enregistrée la balado, qui sera aussi filmée.

Pour le moment, Denis Lévesque pense produire entre 100 et 120 épisodes par année, donc trois par semaine, des épisodes qui atterriront sur presque toutes les plateformes, dont Spotify, Apple Podcasts, Facebook Watch et YouTube.

Leur contenu ? Très varié. Sa conjointe Pascale Wilhelmy y fera des interventions. Denis Lévesque récupérera également son segment « J’en reviens pas » et invitera, comme d’habitude, des gens ordinaires qui ont accompli des choses extraordinaires. L’animateur de 64 ans accueillera des débatteurs, mais pas ceux de Noovo ou de La joute. Il recrutera des visages connus du web, mais peut-être pas du grand public.

Pour s’inspirer, Denis Lévesque s’est branché sur ce qui se fabrique aux États-Unis, où des stars de l’information mènent leur bateau médiatique sans l’appui d’un grand réseau. Il cite notamment Megyn Kelly, Bill Maher et Bill O’Reilly.

« C’est ça, l’avenir. La télé all news représente le passé, la télé gère la décroissance. Les gens quittent Fox News, CNN et MSNBC et vont vers les podcasts, qu’ils peuvent écouter où et quand ils le veulent », constate Denis Lévesque, dont la balado portera son nom, tout simplement.

Dans une très bonne pub de Roue de Fortune de Loto-Québec, Denis Lévesque affirmait, il y a trois mois, qu’il ne voulait pas revenir à la télé. Il avait raison. C’est en format balado que ça va se passer. Rallumez les lumières !