(Washington) La Liseuse de romans a-t-elle été volée ? Un juge américain a interdit mercredi à un musée de Detroit, dans le nord des États-Unis, de déplacer un tableau de Van Gogh, un collectionneur brésilien affirmant avoir été dépossédé illégalement de l’œuvre.

La peinture, une femme aux tons bleus plongée en pleine lecture sur un fond de bibliothèque, est exposée à l’Institut d’art de Detroit à l’occasion d’une exposition consacrée jusqu’au 22 janvier au peintre impressionniste.

Mais, dans une plainte déposée mardi devant la justice américaine et consultée par l’AFP, son propriétaire présumé, le Brésilien Gustavo Soter via son fonds nommé Brokerarte, affirme qu’après avoir acheté la toile en 2017 et en avoir confié la garde - sans droit de propriété -à une « tierce partie », cette dernière « s’est volatilisée avec la peinture ».

« Le plaignant ignorait sa localisation depuis des années » avant qu’elle n’apparaisse dans ce musée américain, ajoute la plainte. Le propriétaire présumé a donc demandé à la justice de profiter de cette exposition pour en reprendre le plein contrôle.

Un juge fédéral du Michigan a ordonné mercredi au Detroit Institute of Art, un musée majeur, de ne pas toucher au tableau, donc de ne pas le déplacer, et a organisé une audience sur le fond pour le 19 janvier, soit trois jours avant la clôture de l’exposition.

Selon la plainte, Une liseuse de romans, peinte en 1888, a été achetée pour 3,7 millions de dollars en mai 2017 et vaudrait aujourd’hui « plus de 5 millions de dollars ».

Contacté jeudi par l’AFP, le musée n’avait pas donné suite dans l’immédiat.

Vincent Van Gogh (1853-1890), peintre d’origine néerlandaise installé en France, est l’un des chefs de file du mouvement impressionniste et l’un des peintres les plus cotés dans le monde. Son Verger avec cyprès a ainsi été vendu 117,1 millions de dollars en novembre à New York.