L’exposition Francine Vandelac, tricoté serré : parcours d’une vie entremaillée, présentée au centre d’art Diane-Dufresne à Repentigny, met en lumière la carrière de cette créatrice et pionnière québécoise, qui a fait du tricot un véritable produit de mode.

Tout au long de sa carrière de près de 60 ans, Francine Vandelac a su moderniser de façon étonnante le tricot et a utilisé la maille de mille et une façons. On le voit à travers ses nombreuses créations qui font partie de l’exposition. On y retrouve de magnifiques robes longues, manteaux, chandails, maillots de bain, pantalons et cardigans faits de tricot aux couleurs multiples ainsi que des murales de laine.

  • Francine Vandelac a tricoté toutes sortes de matières : de la laine, de la soie, du cuir et de la fourrure.

    PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

    Francine Vandelac a tricoté toutes sortes de matières : de la laine, de la soie, du cuir et de la fourrure.

  • Les robes de tricot de Francine Vandelac sont exposées au centre d’art Diane-Dufresne de Repentigny.

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    Les robes de tricot de Francine Vandelac sont exposées au centre d’art Diane-Dufresne de Repentigny.

  • L’exposition présente les créations de tricot de Francine Vandelac, mais aussi les tapisseries et murales en laine de l’artiste.

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    L’exposition présente les créations de tricot de Francine Vandelac, mais aussi les tapisseries et murales en laine de l’artiste.

  • On y trouve des créations de tous les styles.

    PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

    On y trouve des créations de tous les styles.

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« Elle décloisonne les tricots de l’économie domestique, alors que la norme à l’époque, c’était de tricoter des foulards, des bonnets et des mitaines. Francine Vandelac en fait des créations, et de vrais produits de mode qui considèrent la féminité, comme ses somptueuses robes. Elle a changé les choses tout en ayant le désir de promouvoir le Québec à travers ses créations », explique Philippe Denis, commissaire de l’exposition.

Francine Vandelac a été surnommée la reine du tricot et la Missoni du Canada. « J’ai étudié à l’Institut des arts appliqués, et à cette époque, on s’éclatait ! Mary Quant créait la minijupe à Londres, les Beatles sont venus à Montréal en 1964 et j’ai commencé à tricoter des pulls ajourés pour mes amies et tout le monde en voulait ! On se promenait en minijupe, bottes en vinyle et pulls en crochet ajourés », se rappelle la créatrice, en entrevue.

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Francine Vandelac, créatrice et pionnière de la mode québécoise

J’aime le tricot parce que c’est facile à porter. Il est extensible, il suit les mouvements du corps, il est confortable, autant l’hiver que l’été, car il y a des fibres plus légères, et moi, cette sensualité qui se dégage du tricot me plaît beaucoup.

Francine Vandelac

Elle a tricoté toutes les matières possibles, de la laine, du coton, de la soie, du cuir, du métal et de la fourrure. « Je suis une fille de textiles, les fibres, ça m’habite ! », lance-t-elle.

Entrepreneure par défaut

Francine Vandelac est une pionnière. « Elle a ouvert la voie à l’entrepreneuriat féminin au Québec. Elle a été une visionnaire, a relevé tous les défis. Elle concevait, fabriquait et commercialisait ses créations. Dès 1966, on retrouve ses tricots à la boutique Soleil dans le Vieux-Montréal. Puis en 1968, elle ouvre sa boutique rue Crescent, et en 1971, elle déménage rue McGill pour y avoir son atelier où une soixantaine de tricoteuses réalisaient ses créations ! », explique Philippe Denis.

En 1973, elle voit ses créations présentées dans les vitrines de Bonwit Teller & Co, un grand magasin de la 5e Avenue à New York, et chez Holt Renfrew à Montréal.

« Je suis devenue entrepreneure par défaut, car je n’avais pas le choix. À l’époque, il n’y avait aucun manufacturier qui pouvait reproduire le tricot, alors je devais les faire moi-même et j’ai donc engagé des tricoteuses », se souvient Francine Vandelac.

Cette dernière est très émue de voir ce survol de sa carrière à travers le tricot, les arts visuels, les tapisseries et murales de laine. « C’est émouvant, ce survol de presque 60 ans de travail, de vie. Ça me ramène en arrière de manière très positive, sans nostalgie », dit-elle. La créatrice fait encore quelques tricots, des commandes spéciales. « Je me suis tournée vers les arts visuels, ces dernières années, mais ça m’arrive encore de prendre des commandes. J’ai toujours besoin de créer, c’est ma vie, la création, alors, oui, selon les demandes, je m’y mets ! »

L’exposition est présentée au centre d’art Diane-Dufresne à Repentigny jusqu’au 12 février 2023.

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