Drakkars à tête de dragon, raids dévastateurs, navigateurs intrépides, le mot Vikings évoque un univers qui a marqué l’imaginaire et a inspiré Le seigneur des anneaux de Tolkien, la Tétralogie de Wagner et quantité de films et de séries télé. Ce peuple se trouve au cœur de Vikings – Dragons des mers du Nord, riche exposition du musée Pointe-à-Callière présentée jusqu’au 10 octobre où se mêlent mythes et réalité.

S’appuyant sur la forme du conte, l’exposition est structurée en quatre salles présentées comme autant de « récits » où il est question des origines de ce peuple, de son quotidien, de ses expéditions et de la « fin des temps ». Chaque salle regorge de centaines de pièces (650 au total) venues de la collection du Musée national du Danemark et de quelques objets découverts sur le sol canadien. La présence des Vikings, qui ont sillonné les mers de 793 à 1066, est en effet attestée à L’Anse aux Meadows, à Terre-Neuve, en 1021.

On découvre dans la première salle la cosmogonie viking, composée de neuf mondes portés par l’arbre Yddgrasil. Les humains vivent au centre (Midgard), mais sont dominés par le Valhalla, royaume du dieu Odin.

Les espaces suivants, qui évoquent les faits d’armes et les expéditions commerçantes de ces grands navigateurs, racontent leur réalité à travers des outils (hache, pointes de lance, etc.), des objets usuels (peigne, parure pour cheval, fuseau…) et de bijoux faits de pierreries venant d’aussi loin que l’Asie. Habiles forgerons, les Vikings ont créé un alliage proche de l’acier qui rendait leurs épées plus légères, plus souples… et plus tranchantes que celles de leurs adversaires !

L’univers des Vikings à Pointe-à-Callière
  • L’arbre Yddgrasil porte les neuf mondes de la cosmogonie viking. Au centre, Midgard, la terre des humains. Tout en haut, le Valhalla, royaume du dieu Odin.

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    L’arbre Yddgrasil porte les neuf mondes de la cosmogonie viking. Au centre, Midgard, la terre des humains. Tout en haut, le Valhalla, royaume du dieu Odin.

  • Les Vikings portaient en général des casques de cuir. Celui-ci, qui est en métal, est présenté avec une cotte de mailles et a été reconstitué à partir d’un rare fragment de visière retrouvé dans le coffre d’un forgeron datant de 950 à 975.

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Les Vikings portaient en général des casques de cuir. Celui-ci, qui est en métal, est présenté avec une cotte de mailles et a été reconstitué à partir d’un rare fragment de visière retrouvé dans le coffre d’un forgeron datant de 950 à 975.

  • Deux objets retrouvés sur le site de L’Anse aux Meadows, à Terre-Neuve, où la présence des Vikings est attestée en l’an 1021 : une pierre à aiguiser (à l’arrière) et une fusaïole en pierre à savon, accessoire servant au filage.

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Deux objets retrouvés sur le site de L’Anse aux Meadows, à Terre-Neuve, où la présence des Vikings est attestée en l’an 1021 : une pierre à aiguiser (à l’arrière) et une fusaïole en pierre à savon, accessoire servant au filage.

  • Reconstitution d’une scène de banquet empruntée au jeu vidéo Assassin’s Creed Valhalla d’Ubisoft

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Reconstitution d’une scène de banquet empruntée au jeu vidéo Assassin’s Creed Valhalla d’Ubisoft

  • Les Vikings et leur mythologie ont inspiré quantité d’œuvres au fil des siècles. Tout en haut, Le seigneur des anneaux de Tolkien. Au centre, la bande dessinée Vinland, des Québécois Yves Martel et Patrick Boutin-Gagné.

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Les Vikings et leur mythologie ont inspiré quantité d’œuvres au fil des siècles. Tout en haut, Le seigneur des anneaux de Tolkien. Au centre, la bande dessinée Vinland, des Québécois Yves Martel et Patrick Boutin-Gagné.

  • Guerriers redoutables, les Vikings sont parvenus à forger des épées dans un alliage proche de l’acier réputé plus léger, plus souple que le fer et plus tranchant ! Leur arme la plus redoutable, l’épée Ulfberht, est présentée ailleurs dans l’exposition.

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Guerriers redoutables, les Vikings sont parvenus à forger des épées dans un alliage proche de l’acier réputé plus léger, plus souple que le fer et plus tranchant ! Leur arme la plus redoutable, l’épée Ulfberht, est présentée ailleurs dans l’exposition.

  • Être inhumé dans un bateau était un grand honneur chez les Vikings, le trépassé rejoignait ainsi Odin dans le Valhalla.

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Être inhumé dans un bateau était un grand honneur chez les Vikings, le trépassé rejoignait ainsi Odin dans le Valhalla.

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Dans cette multitude d’objets, quelques pièces de grande taille se démarquent. Deux répliques de bateaux peu profonds, notamment, qui ont été conçus pour être modelables : ni les rames, ni le gouvernail, ni même le mât ne sont fixes, ce qui permettait aux marins de naviguer dans les deux sens et de faire face aux intempéries. Ce ne sont pas avec ces navires que les Vikings ont traversé l’Altantique, mais avec d’autres beaucoup plus grands, explique Peter Penz, conservateur du Musée national du Danemark.

Les grands navires pouvaient faire de 40 à 50 mètres et avoir un équipage de 100 personnes, dont 80 guerriers et une vingtaine d’autres marins affectés à des tâches diverses.

Peter Penz, conservateur du Musée national du Danemark

Ces grands bateaux pouvaient transporter trois ou quatre barques comme celles présentées à Pointe-à-Callière, dont le fond plat permettait aux Vikings d’accoster très près de berges et de lancer des attaques furtives au lever du jour.

On connaît la réputation des Vikings entre autres à travers les récits de moines qui ont raconté les raids sur les côtes anglaises. Or, c’était aussi un peuple de commerçants qui a fait son chemin jusqu’à Constantinople, par la Méditerranée et par les fleuves et rivières de l’Europe de l’Est. Certains avancent que les Vikings auraient même eu des contacts avec les Chinois, ajoute Peter Penz.

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Peter Penz, conservateur du Musée national du Danemark, devant une réplique de barque viking pouvant transporter six guerriers

L’exposition, axée sur les objets, comporte une part interactive. Des écrans tactiles permettent entre autres de rassembler les matériaux nécessaires à la construction d’un drakkar ou encore de graver son nom en runes. Une salle est aussi consacrée à la présence des Vikings dans la culture populaire (le superhéros Thor et son marteau, notamment) et plusieurs autres présentent des animations explicatives et même d’imposantes scènes empruntées à Assassin’s Creed Valhalla. Le producteur de jeux vidéo établi à Montréal a en effet la réputation d’être très méticuleux lorsqu’il est question de reconstitution historique. Ses images habillent majestueusement les lieux.

Vikings – Dragons des mers du Nord, jusqu’au 10 octobre à Pointe-à-Callière.

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