Le conseil d’administration du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) a annoncé jeudi qu’il confiera l’examen de sa structure de gouvernance à deux consultants externes : Lise Bissonnette et Pierre A. Raymond.

« L’exercice qui sera entrepris vise à actualiser et à optimiser la structure de gouvernance et de direction du Musée pour la rendre plus efficace et mieux adaptée notamment aux besoins de ses différentes parties prenantes, dont ses employés, ses bailleurs de fonds publics, ses donateurs, ainsi que ses membres et amis », a fait savoir la direction.

Mme Bissonnette et M. Raymond commenceront par faire l’analyse du rapport de Daniel Beaupré, mandaté au début du mois d’août par le ministère de la Culture et des Communications du Québec pour faire la lumière sur la gouvernance du Musée à la suite du congédiement de sa directrice générale Nathalie Bondil. Ils feront ensuite des recommandations au C.A. du MBAM.

Le rapport du professeur de l’École des Sciences de la gestion de l’UQAM a été déposé à l’Assemblée nationale le 24 septembre dernier.

Il recommandait notamment au gouvernement de revoir la Loi sur le MBAM (qui date de 1972) et son Règlement sur l’administration générale, « afin de clarifier les fonctions » ainsi que « les devoirs et responsabilités des administrateurs ». M. Beaupré concluait que ceux-ci n’étaient « pas compris de la même façon par toutes les parties ».

M. Beaupré préconisait également dans son rapport la mise en place de mécanismes de redditions de comptes du Musée vis-à-vis du gouvernement qui lui verse près de 16 millions par année. Il proposait de revoir à la baisse le nombre d’administrateurs (il y en a 21 en ce moment) et de mettre en place un comité de ressources humaines permanent.

La ministre de la Culture et des Communications, Nathalie Roy avait réagi le jour du dépôt du rapport Beaupré en affirmant que le Musée allait devoir « rendre des comptes » au gouvernement, indiquant qu’elle allait « réviser la loi actuelle » pour « élargir les pouvoirs du gouvernement du Québec », tout en rejetant l’idée d’en faire un musée national.

« En ce moment, on ne reçoit même pas de plan stratégique, avait-elle déploré au cours d’un entretien avec La Presse. « Si le gouvernement met 16 millions dans ce musée, les Québécois ont le droit de savoir ce qu’il fait avec cet argent, ça s’appelle de la reddition de comptes, et au moment où je vous parle, il n’y en a pas. »

Le Musée a indiqué que le travail de Mme Bissonnette et de M. Raymond serait effectué sur une base pro bono.