Phi va présenter des expositions prestigieuses à l’occasion de la 58Biennale d’art contemporain de Venise. L’organisme montréalais exposera du 6 mai au 6 juillet, à la Galleria Ca’ Rezzonico, des œuvres de Marina Abramović et de Renata Morales. Jeff Koons, Ólafur Eliasson et Anish Kapoor seront ensuite au programme.

Phi a décidé de frapper fort cette année à Venise. Même si l’organisme ne fait pas partie du programme officiel de la Biennale, il accueillera, jusqu’à la fin novembre, les amateurs d’art dans deux salles de la Galleria Ca’ Rezzonico, près du palais réputé Ca’ Rezzonico, édifice à la façade en marbre situé au bord du Grand Canal et transformé en 1936 en musée de l’art vénitien du XVIIIsiècle.

Phi y présentera des œuvres d’artistes de réputation internationale, à commencer par deux figures féminines marquantes: l’artiste et designer Renata Morales et la célèbre performeuse new-yorkaise d’origine serbe Marina Abramović.

Phi veut marquer les esprits avec une programmation résolument actuelle illustrant sa mission d’exploration des sphères artistiques et culturelles contemporaines. «Venise est un épicentre de la scène de l’art contemporain, a dit à La Presse, hier, Phoebe Greenberg, fondatrice de Phi. Notre présence sera un peu punk! En parallèle à la Biennale. Mais on est totalement en accord avec le thème de cette édition, May You Live in Interesting Times (Puissiez-vous vivre à une époque intéressante)! Surtout avec notre axe qui croise technologie et art. On tenait à faire partie de la conversation artistique actuelle.»

Collaboration avec Acute Art

La réalité virtuelle était déjà au menu de la 75Mostra de Venise, en septembre dernier. Phi a décidé de poursuivre la promotion de sa spécialité avec, tout au long de la Biennale, des présentations d’œuvres immersives en collaboration avec Acute Art. Établie à Londres, cette plateforme de production et de distribution de créations interactives de réalité virtuelle a travaillé, entre autres, avec Jeff Koons, Anish Kapoor, Ólafur Eliasson, Christo et Marina Abramović.

Dès le 6 mai, Phi présentera ainsi Rising, une expérience immersive de réalité virtuelle de Marina Abramović. La vidéo de sept minutes porte sur les changements climatiques et notamment sur les effets de la montée du niveau des océans. Elle permettra aux visiteurs de pénétrer dans un espace virtuel où ils se retrouveront en «présence» de l’artiste qui leur fera signe depuis un réceptacle en verre qui se remplira lentement d’eau. Une façon de nous inviter à prendre conscience des impacts de nos actions quotidiennes sur notre environnement.

«Après Marina, nous présenterons les œuvres qu’Acute Art a réalisées avec Kapoor, Eliasson et Koons. Ça nous permettra de poursuivre notre dialogue entre la technologie et l’art contemporain», explique Phoebe Greenberg, fondatrice de Phi.

PHOTO JL GONZALEZ DURAN CORICHI, FOURNIE PAR PHI

Sculpture de Renata Morales qui sera exposée à la Galleria Ca’ Rezzonico

L’univers de Renata Morales

Au même moment, dans la deuxième salle de la Galleria Ca’ Rezzonico, Phi présentera l’univers créatif de Renata Morales, peintre, sculptrice et créatrice de mode montréalaise d’origine mexicaine. Elle exposera, à la Galleria Ca’ Rezzonico, une installation multimédia intitulée Invasor qui découle de deux années de résidence artistique avec Phi.

L’installation constituée de quelque 70 pneus usagés peints et d’immenses autoportraits imprimés sur tissu sera lovée dans un espace rempli de sculptures de céramique de figures féminines, d’animaux et de créatures chimériques ainsi que d’objets provenant du renommé studio Cerámica Suro, de Guadalajara, au Mexique, où Renata Morales a créé des œuvres ces dernières années.

Il s’agira de la première grande exposition solo en Europe de cette artiste que Phoebe Greenberg suit depuis une quinzaine d’années.

«Renata Morales et Marina Abramović ont une approche différente, mais une sensibilité commune qui fait qu’il y a une harmonie entre les deux, dit Phoebe Greenberg. Avoir une expérience de réalité virtuelle et une autre tactile en même temps, cela permettra d’aller à la rencontre d’un art réalisé par des femmes fortes ayant des idées qui se complètent parfaitement.»