Des dizaines d'artistes, souvent encore inconnus, se retrouvent à partir de ce week-end dans le nord-est de l'Italie pour célébrer l'art et sa vitalité dans le monde, à l'occasion de la Biennale d'art de Venise.

Beaucoup de femmes, certaines déjà célèbres mais la plupart encore à découvrir, ont été invitées à Venise à partir de samedi par la directrice artistique de la 57e édition de cette biennale, Christine Macel, conservatrice en chef du Centre Pompidou à Paris.

«Vive l'art» proclame d'entrée cette biennale qui veut cette année prouver la vitalité de l'art au travers d'oeuvres présentées par quelque 120 artistes, dont 103 n'avaient encore jamais participé à la biennale, venus de 50 pays.

L'événement, ouvert au public jusqu'au 26 novembre, se veut aussi résolument optimiste.

«"Viva Arte Viva" est une exclamation, un cri plein de passion pour l'art et la position de l'artiste dans le monde», a expliqué Christine Macel cette semaine à la presse.

«L'idée c'est de remettre l'artiste au centre de l'exposition avant toute chose, avant toute thématique, et de récréer cette hiérarchie où l'artiste est au centre du monde de l'art», a-t-elle précisé lors d'un entretien avec l'AFP.

Parmi les artistes les plus reconnus, on trouvera cette année Sheila Hicks, Kiki Smith et le Danois Olafur Eliasson, dont les immenses sculptures ont fait le tour du monde et qui a transporté son atelier tout entier à Venise.

Génération 69

La génération 69, année de naissance de Christine Macel, est particulièrement bien représentée avec des artistes comme Kader Attia ou Philippe Parreno, dont les oeuvres sont de plain-pied avec la réalité du monde.

En plus de l'exposition d'art contemporain, pas moins de 85 pays sont représentés par leurs pavillons et leurs commissaires respectifs. Christine Macel a d'ailleurs été elle-même commissaire des pavillons belge en 2007 et français en 2013.

«L'enjeu de la biennale, c'est de pouvoir donner une image assez globale de la situation artistique, d'aller explorer différentes scènes» à travers le monde, a-t-elle ainsi expliqué à l'AFP.

Alors que l'Australie présente la première exposition d'un artiste aborigène, la France offrira de son côté un pavillon «musical» avec une application disponible sur internet pour suivre les concerts en direct.

Des musiciens professionnels de tous les horizons et de registres divers, du baroque aux musiques contemporaines, sont ainsi conviés à faire vivre chaque jour sous les yeux du public cette «sculpture-studio».

L'Italie invitera pour sa part les visiteurs à rejoindre le monde magique et parallèle des «chamans».

«Conscients du fait que nous vivons aujourd'hui dans une période d'inquiétudes, la biennale a choisi Christine Macel comme commissaire générale précisément pour souligner le rôle important que jouent les artistes dans l'invention de nouveaux univers et leur généreuse contribution en termes de vitalité au monde dans lequel nous vivons», a expliqué devant la presse le président de la Biennale, Paolo Baratta.

Et comme à chaque biennale, Venise sera animée par toute une foule d'événements artistiques, inspirés du thème de la vitalité de l'art.

L'édition remettra cette année un Lion d'Or à la carrière d'une icône du féminisme, l'artiste plasticienne américaine Carolee Schneemann, célèbre pour avoir utilisé son propre corps comme matière première à ses performances autour de la sexualité.

Cette édition a aussi l'ambition affichée d'intégrer un plus grand nombre d'artistes femmes et d'accueillir de nouveaux pays comme le Nigeria, Antigua-et-Barbuda, Kiribati ou le Kazhakstan.