Impressionnistes français et expressionnistes allemands sont réunis à partir de vendredi au musée berlinois Alte Nationalgalerie, une «première mondiale», selon ses concepteurs, qui veut montrer les similitudes entre deux courants majeurs de la peinture.

L'impressionnisme emmené par Claude Monet, Camille Pissarro ou encore Edgar Degas et l'expressionnisme, qui se développa autour d'Ernst Ludwig Kirchner et de Max Liebermann, ont entretenu «une grande proximité» qu'il s'agit aujourd'hui d'explorer, a expliqué Udo Kittelmann, directeur de la Nationalgalerie, mercredi au cours de la conférence de presse de présentation de l'exposition «ImEx».

Jusqu'au 20 septembre, quelque 160 chefs-d'oeuvre de ces deux mouvements picturaux de la deuxième moitié du XIXe siècle et du début du XXe se retrouvent pour la première fois dans «une confrontation directe», selon Michael Eissenhauer, directeur général des musées d'Etat de Berlin.

«La question revient sans cesse : pourquoi une telle manifestation n'a-t-elle pas été organisée plus tôt?», s'est interrogé Udo Kittelmann, rappelant que les expositions ou collections permanentes consacrées à l'impressionnisme ou à l'expressionnisme attiraient toujours un public très nombreux.

Les deux mouvements sont fortement associés à «deux villes, Paris, thème principal de l'impressionnisme, et Berlin, thème principal de l'expressionnisme», a noté Angelika Wesenberg, commissaire de l'exposition.

Ainsi se côtoient des oeuvres de Camille Pissarro comme Boulevard Montmartre de nuit et Le Boulevard Montmartre, matin d'hiver et de Kirchner, Potsdamer Platz ou Nollendorfplatz qui explorent les deux villes en plein essor au moment de l'industrialisation.

Outre «la grande ville, la périphérie et les passants», l'exposition décline les thèmes des loisirs, des relations, des artistes ou encore de la campagne pour explorer ce qui peut lier ou différencier Paul Cézanne et Emil Nolde, Max Beckmann ou Edvard Munch.

Si les maîtres des deux mouvements sont aujourd'hui admirés dans le monde entier, leurs oeuvres ont été plus que décriées à l'époque où ils les ont peintes, a rappelé Udo Kittelmann et de rappeler une question adressée à un collectionneur d'art à l'époque: «Vous avez vraiment donné de l'argent pour une telle m...?».

La Nationalgalerie de Berlin a été l'un des tout premiers musées à acquérir des toiles de l'impressionnisme, «et ce avant Paris ou d'autres métropoles», a également souligné la commissaire de l'exposition.

Quelque 80% des oeuvres présentées proviennent de l'Alte Nationalgalerie, le reste étant des prêts de musées de Paris, de Berne, New York ou encore Londres et Madrid.