Une enquête a été ouverte en France et un consultant en art placé en garde à vue après le dépôt d'une plainte de la belle-fille de Picasso faisant état de la disparition de tableaux du maître qui lui appartiennent, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.

Fille de Jacqueline Roque, seconde épouse de Pablo Picasso, Catherine Hutin-Blay a porté plainte en mars après avoir constaté que certaines de ses toiles apparaissaient sur le marché, selon cette source. L'information avait été donnée par le quotidien britannique The Telegraph.

Certaines oeuvres figuraient également sur des clichés de la collection de l'homme d'affaires russe Dmitry Rybolovlev, résident monégasque et président du club de football de l'AS Monaco.

Ces tableaux ayant été confiés au marchand d'art Olivier Thomas pour être transportés puis entreposés en région parisienne, Mme Hutin-Blay s'interroge sur le rôle qu'a pu jouer ce consultant en art dans leur disparition.

Saisi de la plainte, le parquet de Paris a ouvert, le 23 mars, une information judiciaire pour «vol», «recel de vol» et «escroquerie», a-t-on appris de source judiciaire.

Dans le cadre de l'enquête, Olivier Thomas a été interpellé lundi et placé en garde à vue, a appris l'AFP de sources concordantes. Il s'y trouvait toujours mercredi matin, selon une source policière.

Les policiers ont également perquisitionné lundi le siège de la société de transport et de conservation d'oeuvres Art Transit International, à Paris.

Mme Hutin-Blay avait notamment repéré des tableaux lui appartenant sur des clichés publiés dans des articles de presse relatant le contentieux entre M. Rybolovlev et l'homme d'affaires genevois Yves Bouvier.

Le premier reproche au second de lui avoir menti sur le prix d'acquisition de plusieurs tableaux, de manière à percevoir au passage une commission très supérieure aux 2% officiellement déclarés.

Fin février, M. Bouvier a été mis en examen à Monaco pour «escroquerie» dans ce dossier.

Olivier Thomas a remplacé, fin avril, Yves Bouvier à la présidence du conseil d'administration du port franc de Luxembourg, une structure qui permet le transit et le stockage d'oeuvres d'art sans s'acquitter des droits de douane ou de la TVA.