Paysages et natures mortes de Paul Cézanne se font face au musée Thyssen de Madrid pour une rétrospective de 58 oeuvres, la plus importante consacrée au peintre impressionniste français en Espagne depuis trente ans, rassemblant des tableaux prêtés par des musées du monde entier.

Peintre de la nature, des paysages de la région d'Aix-en-Provence, des environs de Paris ou de Normandie, Cézanne a su faire vivre aussi des natures mortes parsemées de fleurs et de fruits.

«Ce que nous avons tenté de montrer, c'est cette constante relation croisée entre l'extérieur et l'atelier», expliquait le commissaire de l'exposition, Guillermo Solana, lors de sa présentation lundi.

«Dans les ateliers de Cézanne, il y a beaucoup de choses tirées des paysages, c'est comme s'il transportait les paysages à l'intérieur. Et quand il sort à l'extérieur, il place les choses comme si elles étaient dans l'atelier», a-t-il ajouté.

Des paysages parmi les plus célèbres de Cézanne sont présentés dans le musée madrilène à partir de mardi et jusqu'au 18 mai, comme ses différentes vues de la montagne Sainte-Victoire, en Provence, aux côtés de toiles de plusieurs de ses contemporains, dont Camille Pissarro ou Paul Gauguin.

L'exposition, qui a emprunté des toiles aux États-Unis, à l'Australie, au Japon ou à l'Allemagne, décrit le peintre français du 19e siècle (1839-1906) comme «un marcheur infatigable, qui chaque jour sortait dans la campagne pour chercher de l'inspiration pour sa peinture». «Il haïssait les routes modernes, tirées au cordeau, il préférait les vieux chemins qui s'adaptent au paysage».

Reflet de ces scènes champêtres, les natures mortes font vivre les couleurs et les formes des pêches, pommes, cerises ou fleurs, comme dans une série de cinq tableaux mettant en scène un vase de grès gris.

«Les ateliers de Cézanne sont remplis des échos de ses paysages. Surtout de la montagne Sainte-Victoire, protagoniste presque obsessionnelle de sa peinture», écrivent les organisateurs de l'exposition.