Charles Marville, le «photographe de Paris» qui a rendu compte en images de la transformation de la capitale française sous Haussmann, fait l'objet à Washington de la première rétrospective qui lui est consacrée aux États-Unis.

Une centaine de photographies noir et blanc, avec de nombreux prêts du musée Carnavalet, mais aussi du musée d'Orsay ou de la Bibliothèque Nationale de France, sont exposées à la National Gallery of Arts de Washington du 29 septembre au 5 janvier 2014.

Charles Marville (1813 - 1879), graveur de métier, s'était tourné vers la photographie vers 1850.

Dix ans plus tard, il avait reçu la commande du service des Travaux Historiques de la ville, de garder une trace en images du vieux Paris, que les travaux d'urbanisme du baron Haussmann allaient transformer.

Cet Album du Vieux-Paris est «une des plus belles réalisations dans l'histoire de la photographie, à la fois pour son extraordinaire beauté et sa valeur historique», a indiqué Sarah Kennel, commissaire de l'exposition, lors d'une visite de presse mardi.

Ces photographies sont «un document fantastique mais aussi le produit d'une sensibilité extraordinaire», ajoute la jeune femme.

L'exposition montre les premiers essais de l'artiste jusqu'à ses dernières photos de Paris et de ses nouveaux quartiers en périphérie où «il porte un regard critique sur les conséquences d'un changement si spectaculaire», dit-elle.

L'exposition montre ainsi ses photos d'architecture de monuments, portraits ou paysages mais surtout la ville de Paris avec une vue de la rivière Bièvre qui coulait en plein air dans le 5e arrondissement, de la Mairie de Paris en ruines après son incendie en 1871, du percement de l'avenue de l'Opéra ou des taudis du XXe arrondissement.

L'exposition est accompagnée du premier catalogue scientifique consacré à l'artiste, signé de chercheurs français et américains, publiant de nouvelles découvertes sur sa vie et son oeuvre.