Avocat passionné d'arts visuels, Robert Lebeau a eu l'idée d'organiser une double exposition consacrée aux premières années de pratique de Marc Séguin, à l'époque où est née une belle complicité avec Guido Molinari, l'un de ses professeurs à Concordia. La galerie Art Sutton et la Fondation Guido Molinari présentent ainsi, jusqu'au 30 juin, une centaine de dessins, huiles et eaux-fortes, dont un grand nombre d'inédits.

Robert Lebeau a rencontré pour la première fois Marc Séguin en 1996 lors de sa première exposition solo à la galerie Plein sud, à Longueuil. Marc Séguin avait 25 ans et l'avocat était le président de Plein Sud. Il avait acheté la peinture Soleil noir de Marc Séguin, un grand portrait de Borduas exposé en ce moment à la Fondation Guido Molinari dans le cadre de Marc Séguin: Les années Moli.

S'en est suivie une véritable passion de Me Lebeau pour les oeuvres de Séguin. Cette exposition est sa première expérience de commissariat. Robert Lebeau a rassemblé plusieurs des oeuvres qu'il possède et d'autres appartenant à des collectionneurs, dont plusieurs dizaines de dessins que Marc Séguin a réalisés d'avril 1995 à février 1998, lorsqu'il travaillait dans un local de la rue Chapleau que Molinari lui avait prêté.

«Guido Molinari avait compris que Marc Séguin était un artiste spécialement inventif et l'avait pratiquement adopté «, dit Gilles Daigneault, directeur général de la Fondation.

L'exposition est organisée au deuxième étage de «la Banque», immeuble de «Moli» situé au 3290, rue Sainte-Catherine Est, dans la pièce même où Marc Séguin a passé du temps avec le maître plasticien, un verre de vin à la main, à parler peinture, mais aussi «de femmes ou de ventes aux enchères». «C'est étrange d'être ici, dans cette pièce qui était un salon», a dit Marc Séguin.

Ces dessins représentent l'intérêt principal de l'exposition. Prolifique, Marc Séguin en a fait des centaines de 1995 à 1998. Il les a retrouvés il y a trois ans, rangés dans un cartable. Ils n'ont jamais été montrés.

Il s'agit de dessins faits au crayon. Des ébauches de visages, un peu d'expressionnisme, une pointe de surréalisme et des associations de formes typiques de Séguin, qui entamait ses créations après avoir vu une image dans un journal ou une revue.

On constate, en observant les dessins, que Séguin avait déjà beaucoup de maturité et d'originalité au début de la vingtaine. Un talent d'esquisser, de suggérer, d'intéresser, d'émouvoir et d'amuser le spectateur aussi. On reconnaît son style avec ces contrastes paradoxaux de portraits réalisés si finement qu'ils frisent l'académisme combinés à une abstraction spontanée d'une immense liberté.

Robert Lebeau réalise actuellement un catalogue couvrant la «période Moli» de Marc Séguin. Il est à la recherche d'oeuvres de cette période et invite les personnes en possédant à communiquer avec lui. Quant à Marc Séguin, il peint pour ses trois prochaines expositions: chez Simon Blais à l'automne, puis à New York et à Hong Kong au printemps 2014.

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Exposition Marc Séguin: Les années Moli, galerie Art Sutton, à Sutton, et à la Fondation Guido Molinari, à Montréal. Jusqu'au 30 juin.

Photo: fournie par la Fondation Guido Molinari