Le musée parisien d'Orsay a qualifié vendredi de «fantaisiste» l'hypothèse développée par un spécialiste du peintre Gustave Courbet selon laquelle L'Origine du monde serait un fragment d'une toile plus grande dont il aurait identifié le visage.

Le tableau peint en 1866 et conservé au musée d'Orsay depuis 1995, «est une composition achevée et en aucun cas le fragment d'une oeuvre plus grande», assure le musée dans un communiqué, sortant de la réserve qu'il avait affichée jeudi.

«L'Origine du monde n'a pas perdu sa tête», proclame le musée d'Orsay. «Le tableau visible chez le diplomate Khalil Bey, son premier propriétaire et probable commanditaire, était bien une «femme nue, sans pieds et sans tête»».

L'expert, Jean-Jacques Fernier, auteur du catalogue raisonné de Gustave Courbet (1819-1877), pense au contraire que le sulfureux tableau, qui représente un sexe de femme en gros plan, a été découpé dans un nu plus large représentant une femme étendant les bras.

Il estime qu'une petite huile sur toile représentant la tête renversée d'une femme brune qui semble s'abandonner au plaisir est la tête qui va avec ce sexe.

Ce visage de femme a été acheté 1400 euros chez un antiquaire parisien en 2010 par un collectionneur. Celui-ci est persuadé d'avoir trouvé un Courbet et l'a expliqué à Paris-Match qui en a fait jeudi une «exclusivité mondiale».

Jean-Jacques Fernier, 82 ans, a accueilli avec flegme les nombreuses critiques que son hypothèse a soulevées dans les milieux de l'art. «Il y aura toujours des gens pour râler», a-t-il dit vendredi à l'AFP.