André Monet a gagné ses lettres de noblesse dans le monde de l'art en immortalisant Kate Middleton et le prince William en avril 2011 à Londres. Mais le couronnement de sa carrière pourrait bien être son nouveau portrait de la reine Élisabeth II, à l'aube du jubilé de diamant.

André Monet savait qu'il y avait anguille sous roche lorsque le directeur londonien de la galerie Opera, Jean-David Malat, l'a invité au club privé de Gwyneth Paltrow, l'Arts Club, dans le chic quartier de Mayfair.

C'est par cette soirée froide de février, à quelques tables de Cameron Diaz, que l'homme de 46 ans, diplômé de l'Université Laval, a reçu la commande de peindre le portrait de la reine Élisabeth II à temps pour le soixantième anniversaire de son accession au trône.

«J'ai accepté, bien sûr, mais l'idée me stressait», se souvient André Monet.

Le tableau grand format a été dévoilé par un galeriste satisfait. «Je suis certain que mes clients vont se battre pour se le procurer», dit Jean-David Malat, qui avait fixé son prix à 15 000 livres sterling (environ 24 000 dollars).

Après des semaines de recherche, André Monet a choisi de reproduire une photo datant de l'année du couronnement de la reine, alors âgée de 27 ans.

«Elle était au summum de sa beauté, explique le Londonien d'adoption. En plus, c'est une photo super connue.»

La facture est encore une fois élégante, léchée. Des textes historiques sur la reine font office de canevas, une technique propre à Monet, peintre à temps plein depuis seulement six ans.

Le Québécois est-il devenu un monarchiste en exécutant son travail de moine? «Non, répond-il en riant. Mais c'est un personnage incontournable. Je voulais le faire.»

Il faut dire que la famille royale lui porte bonheur. Son portrait diptyque de Kate Middleton et du prince William, qui fut leur cadeau de mariage de la galerie Opera, lui a permis de percer enfin le marché nord-américain.

Une récente série de toiles érotiques, une nouveauté dans son portfolio, lui a été achetée sur-le-champ à New York.

Et les prix de ses tableaux ont augmenté de 20% depuis le mariage princier.

Lui qui croyait courir à sa ruine en déménageant à Londres en juin 2010 se cherche maintenant une maison sur la plage.

Mais il peine encore à réaliser que ses oeuvres sont exposées, de New York à Séoul, dans le réseau des galeries Opera. «J'ai envie de me pincer», dit-il, l'air presque gêné par son succès fulgurant.

Photo: Martin Chamberland, La Presse

André Monet