Le vénérable Natural History Museum de Londres se lance pour la première fois dans une exploration tous azimuts du sexe dans la nature, avec une exposition destinée «aux adultes et plus de 16 ans» où le bizarre le dispute au poétique.

L'exposition dit tout et montre tout sur le sujet, avec des lapins et hérissons - empaillés - en pleine action, des pénis riquiqui (de la taille d'un cheveu chez la chauve-souris) ou impressionnant, comme chez le morse.

L'humour est de la partie, avec une série de petits films baptisés «porno vert» où l'actrice Isabella Rossellini interprète les animaux les plus variés, escargot, canard ou araignée, en pleine stratégie de reproduction.

La sexualité humaine semblera bien simple, comparée au pénis détachable que l'argonaute (un mollusque) dépose chez sa femelle, ou à celui du bernacle, un crustacé qui peut déployer un pénis faisant 30 fois sa taille.

«Guy le gorille», véritable mascotte du Zoo de Londres pendant des années et à présent empaillé, occupe une place d'honneur dans l'exposition. Impressionnant, il entretenait un véritable harem et tenait à bonne distance ses rivaux tout en étant capable d'une grande gentillesse.

Les bonobos, capables de faire l'amour à tout moment, un bébé sur le dos, ou en train de manger un ananas, ne manqueront pas de fasciner.

«Nous demandons aux visiteurs de laisser leurs préjugés au vestiaire», a expliqué à l'AFP Tate Greenhalgh, commissaire de l'exposition. «L'exposition décrit la relation entre le sexe, l'évolution et les adaptations surprenantes que les animaux ont mis au point pour se reproduire avec le meilleur succès possible.»

Un petit oiseau au magnifique plumage bleu, le Mérion superbe, peut produire une dose record de 8 milliards de spermatozoïdes en une seule fois, espérant être l'heureux père des oisillons alors que la femelle a un comportement sexuel très libre, exacerbant la compétition.

Quant au hérisson, il n'hésite pas à fermer le vagin de la femelle qu'il a fécondée avec une substance séminale qui durcit, repoussant ses éventuels rivaux.

La poésie a sa place, avec un mur où le visiteur est invité à apposer ses propres mots, à quelques jours de la Saint-Valentin.

Sexual Nature, 11 février au 2 octobre 2011, Natural History Museum

www.nhm.ac.uk