«Il est fortement conseillé d'entrer dans l'exposition du pied droit», est-il indiqué à l'entrée de l'exposition Anges et démons, la magie juive à travers les âges qui ouvre mercredi ses portes au public au Musée des Terres de la Bible à Jérusalem.

Pourquoi faut-il commencer la journée du pied droit ou porter un bracelet rouge noué sept fois autour du poignet, suspendre des parchemins bénits aux quatre coins de sa maison ou un oeil en verre à son rétroviseur: l'exposition donne ainsi des réponses à toutes ces questions.

«C'est la peur qui nous pousse à avoir recours à ces croyances parallèles», a expliqué lundi Amanda Weiss, la directrice du musée, lors d'une avant-première réservée à la presse.

De nombreux objets antiques et contemporains - amulettes, figurines, manuscrits ou vêtements de protection contre le «mauvais oeil» - retracent l'origine du monde magique et mystérieux des diverses superstitions de la tradition juive.

Les secrets d'un maître de la Kabbale, Itzhak Mizrahi, spécialisé dans les incantations magiques, pour réveiller l'amour de l'être aimé, éloigner ses ennemis ou même obtenir une promotion au travail, y sont révélés dans une vidéo.

«La limite entre religion et superstition est vraiment ténue. Les plus sceptiques diront que tout est dans la tête, mais depuis 30 ans que je fais ce métier, j'ai pu constater que c'était faux», affirme à l'AFP Itzhak Mizrahi.

La superstition, comme l'idolâtrie, est formellement interdite dans la Torah. L'exposition, la première sur ce thème en Israël, contribue à lever les tabous qui entourent ces croyances pourtant toujours très populaires dans l'État hébreu, selon les organisateurs.