Quand Leonard Cohen souhaitait reposer son esprit des mots, il réalisait des dessins dans les pages de son calepin.

«Il a fait des dessins toute sa vie, comme un moyen de continuer à créer quand ne vient pas le prochain vers ou la rime parfaite et que le crayon est toujours dans la main et le papier devant soi», a indiqué son fils, Adam.

Ces jours-ci, les illustrations du grand auteur-compositeur-interprète et poète montréalais peuvent être vues dans la métropole. L'exposition gratuite se tient dans le cadre de l'événement Montréal en lumière et se poursuivra jusqu'au 9 mai.

Trois de ces dessins sont des originaux de la main de Leonard Cohen et quelque 50 autres sont des reproductions de grande qualité. Les oeuvres sont en vente à des prix variant entre 1500 $ et 6000 $.

Adam Cohen, qui agit à titre de porte-parole pour l'événement, a affirmé que le dessin avait toujours occupé une grande place dans la famille. «L'un de mes souvenirs d'une quelconque journée pluvieuse est nous tous au réveil s'asseyant à la table de cuisine pour dessiner», a affirmé Adam Cohen, 37 ans, qui réside à Los Angeles.

Les croquis ont divers thèmes, quoiqu'ils s'agissent surtout d'autoportraits accompagnés de commentaires ironiques, de portraits de femmes et d'objets variés tels que des meubles et des lunettes.

«C'est bien parce qu'il s'agit de personnes que j'ai connues, d'endroits que j'ai visités, de chaises sur lesquelles je me suis assis, et dans lesquelles j'ai fumé ma première cigarette, embrassé ma première flamme, des lunettes que j'ai mises devant le miroir», a-t-il ajouté.

Il a souligné que son père ne cherchait pas à être reconnu en tant qu'artiste visuel, au même titre qu'auteur-compositeur ou poète.

«Je trouvais les dessins qui sont exposés aujourd'hui, 30 ans plus tard, dans ses calepins ou traînant dans la maison. Il en parlait comme de griffonnages», a-t-il confié, disant être ému de voir ainsi ces dessins réunis dans un seul lieu, illuminés par les lumières de la ville.