«Le malheur qui vient de frapper Haïti est indescriptible et laisse le peuple dans la plus grande misère. Mais c'est le résultat d'une catastrophe naturelle que personne ne pouvait empêcher.»

«Par contre, les souffrances qu'endurent les Palestiniens de Gaza depuis l'attaque de décembre 2008 sont le fait d'hommes et pourraient être allégées si le reste de l'humanité décidait de rompre le silence», souligne Grace Batchoun.

La vice-présidente de l'organisation Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (www.cjpme.org) se doutait bien, hier matin, que le vernissage de l'exposition photographique «Drame humain à Gaza» n'allait pas faire la manchette. Elle n'en espère pas moins que l'exposition présentée au Cinéma du Parc jusqu'au 28 février «amènera le spectateur à se demander pourquoi?».

Mais, d'abord pourquoi cette expo maintenant? Parce que le 18 janvier (lundi) marquera le premier anniversaire de la fin des attaques israéliennes contre Gaza. L'offensive aérienne, navale et terrestre avait débuté 22 jours plus tôt, le 27 décembre 2008, officiellement en représailles à l'augmentation des tirs de roquettes sur les villes du sud d'Israël à partir des territoires occupés. Recrudescence provoquée, elle, par le refus israélien de lever le blocus contre Gaza, une bande de 40 km de long où vivent 1,5 million d'habitants.

Des journalistes, israéliens, dévoileront toutefois que l'offensive avait été planifiée dès juin alors même qu'Israël était à négocier un cessez-le-feu (19 juin) avec le Hamas, le mouvement de résistance islamiste qui, rappelons-le, nie l'existence d'Israël.

L'opération - nom de code «Plomb durci» - prend pour cible tant les édifices de l'Autorité palestinienne que les mosquées et les hôpitaux. La parade de graduation des cadets de la police de Gaza est bombardée. L'École américaine et une école de l'ONU - attaque au phosphore blanc - sont aussi touchées. Le tout pour «raisons de sécurité».

Bilan corroboré par de multiples organisations internationales: plus de 1000 morts palestiniens, en majorité des civils dont plus de 300 enfants, des milliers de blessés, autour de 30 000 résidences détruites ou endommagées, des kilomètres carrés de terre rendus impropres à la culture.

Vingt-deux jours de bombardements, 44 photos pour témoigner du désastre humain, choisies parmi quelque 2000. «Nous n'avons pas pris les pires», dira Mme Batchoun. Pas besoin...

L'expo partira pour l'Ontario à la fin de février. Entre temps, le Cinéma du Parc présentera le documentaire Rachel de la réalisatrice franco-israélienne Simone Bitton. Le film raconte la mort de la pacifiste américaine Rachel Corrie, 23 ans, écrasée par un bulldozer de Tsahal (l'armée israélienne) en mars 2003 à Gaza.

Le chauffeur du mastodonte blindé de 65 tonnes a dit ne pas avoir vu la jeune femme. La séquence a été coupée de la vidéo israélienne de l'opération et la Police militaire de Tsahal a recueilli les témoignages bien après le fait, témoignages divergents «comme c'est toujours le cas», a souligné l'officier israélien qui a mené l'enquête.

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Drame humain à Gaza, exposition présentée au Cinéma du Parc jusqu'au 28 février.

Rachel, documentaire de Simone Bitton, au Cinéma du Parc (avec sous-titres français) et au cinéma AMC Forum (s.t. anglais) à compter du 29 janvier.