Plus de 80 créateurs exposeront leur travail sur les 2,8 km de parcours qui séparent le Palais des congrès du Complexe des Ailes. De quoi faire oublier l'habituelle course dans les tunnels, présentée au même endroit de 2006 à 2008.

«Ça fait cinq ans que je participe à des projets artistiques pour Nuit blanche a expliqué hier en conférence de presse le créateur du concept Art souterrain, Frédéric Loury. On s'est aperçu qu'il y avait une croissance significative du public, et cela nous amené à considérer une manifestation à plus grand déploiement.».

 

L'objectif d'Art souterrain est tout simple: rejoindre les gens là où ils déambulent. Or, quoi de mieux que ces kilomètres de tunnels, où transitent chaque jour 500 000 personnes. En sortant l'art contemporain des galeries - lieu exclusif s'il en est - M. Loury espère provoquer des rencontres qui n'auraient pas forcément eu lieu autrement, et par là apprivoiser un nouveau public. «L'acte pédagogique commence par la diffusion», résume celui qui est aussi propriétaire de la Galerie SAS.

Les oeuvres d'art présentées tourneront essentiellement autour de la vidéo, de la photo, du happening et de l'installation. La moitié des projets ont été créées spécifiquement pour l'occasion, et la majorité n'ont encore jamais été présentés.

M. Loury signale notamment L'univers du Cirque, de Wayne Shoenfeld (Palais des congrès), La symphonie no 2 pour imprimantes matricielles, des Users (Place Bonaventure) la projection Nomad Circle, de Moment Factory (Gare centrale) ou les Machines à rêver, d'Éric Chassay (Place Ville-Marie). Pas banal: pour être bien sûr de séduire le commun des mortels, des «médiateurs culturels» seront sur place pour expliquer la démarche des artistes.

Vous êtes du genre couche-tôt? Consolez-vous. Une vingtaine d'oeuvres resteront en place après la Nuit blanche, et bien au-delà de Montréal en lumière. Si tout se passe comme prévu, le concept sera par ailleurs reconduit au printemps, à l'été, et enfin à longueur d'année.

«La ville souterraine est un réseau extraordinaire, conclut M. Loury. Ça peut paraître aberrant de ne pas mieux l'exploiter. L'hiver est une période difficile, particulièrement pour le milieu des arts visuels. Si on peut être présent de façon continue dans la ville souterraine, et peut-être même dans le métro, la partie sera gagnée. Pas seulement pour Art souterrain, mais pour le milieu des arts visuels en général.

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10e festival Montréal en lumière, du 19 février au 1er mars. Infos: 514-288-9955 ou www.montrealenlumiere.com