Centre de recherche, de création et de diffusion, la Société des arts technologiques (SAT) célèbre ses 25 ans en ouvrant ses portes au public du 31 mai au 4 juin. La nouvelle directrice de la SAT, Jenny Thibault, nous parle de l’évolution de ce lieu de créativité et d’innovation.

Montréal est reconnu internationalement pour sa créativité numérique depuis au moins 20 ans. Tout comme Moment Factory ou l’industrie des jeux vidéo, la Société des arts technologiques contribue à cette réalité qui n’est pas que virtuelle.

La SAT inaugure ce mardi la galerie Satellite, son environnement 3D social web immersif, démontrant que Facebook n’est pas seul à verser dans le métavers. Sa nouvelle directrice Jenny Thibault décrit la SAT comme un espace créatif et collaboratif.

« Le mot société et le côté communautaire sont très importants pour nous. Je souhaite en faire un lieu où l’on mutualise les expertises et les talents. Le centre a toujours été une pépinière de talents. Tout le monde dans le milieu numérique a une histoire reliée à la nôtre. »

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Vue aérienne de la SAT

Depuis sa fondation en 1996 par l’ex-directrice Monique Savoie, entre autres, la SAT a été un catalyseur multidisciplinaire où éclatent les frontières entre les arts. Des créateurs comme la réalisatrice Brigitte Poupart, la circassienne Héloïse Depocas, l’entrepreneur techno Sylvain Carle et les musiciens de Misteur Valaire y ont travaillé.

« On a développé un coffre d’outils important pour les artistes, souligne Jenny Thibault. La clé des prochaines d’années est de ne pas s’éparpiller, conserver ce que nous faisons de bien en immersion collective et en hybridation pour les pousser encore plus loin. »

Se renouveler

Mais se réinventer sans perdre de vue sa nature propre représente un défi pour toute organisation qui se respecte.

« C’est quelque chose d’exigeant, reconnaît-elle, mais on peut compter sur une équipe de chercheurs et de développeurs au sein du Métalab qui nourrissent notre réflexion. Il faut voir comment on peut travailler en partenariat avec les [jeunes pousses], les centres de recherche et les universités. »

La SAT possède un avantage unique, soit des espaces de 44 000 pieds carrés, notamment un dôme unique en son genre.

Quelques projets de la SAT
  • Le panoscope, genre de dôme inversé ou de saladier, a été créé par Luc Courchesne entre 1998 et 2001. On peut le voir au premier étage de la SAT.

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Le panoscope, genre de dôme inversé ou de saladier, a été créé par Luc Courchesne entre 1998 et 2001. On peut le voir au premier étage de la SAT.

  • Un projet de syntonisation sonore de Michal Seta, chercheur au Métalab de la SAT

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Un projet de syntonisation sonore de Michal Seta, chercheur au Métalab de la SAT

  • Le projet Vertige explore la perspective dans un contexte d’images en mouvement.

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Le projet Vertige explore la perspective dans un contexte d’images en mouvement.

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« Nous ne sommes pas dans la réalité virtuelle avec les casques individuels, mais dans l’immersion collective et sociale. Notre force, c’est de faire vivre des expériences imaginaires en groupe. »

Jenny Thibault note que d’autres activités peuvent y être développées en musique, danse et théâtre. La SAT planche aussi sur d’autres projets immersifs et interactifs comme celui d’amener des activités gustatives dans le dôme grâce à son Labo culinaire.

Ce laboratoire technologique entreprend également une mise à niveau de ses locaux et de ses équipements avec un investissement de 17,2 millions de tous les ordres de gouvernement. Jenny Thibault et son équipe travaillent à la planification stratégique des 25 prochaines années.

« Le financement est toujours à recommencer, explique-t-elle. La SAT est un OBNL dont la moitié du budget provient de subventions. Heureusement, Monique Savoie avait créé un département de dons et commandites avant son départ. On ne peut plus vivre sans ce financement privé. »

Quelques activités cette semaine

Galerie virtuelle

Les festivités commencent en grand ce mardi 31 mai avec le lancement de la galerie virtuelle Satellite (SAT +1 | Satellite) à midi, suivi à 16 h d’une conférence intitulée De l’immersion individuelle à l’immersion collective. À 17 h, il y aura des performances de musique et de théâtre présentées simultanément à la SAT et webdiffusées sur le métavers Satellite. Enfin, à partir de 18 h : démonstration de technologies développées par le Centre de R & D depuis 25 ans. Inscription gratuite nécessaire sur le site de la SAT.

Soirée hommage

Marie-Louise Arsenault animera la soirée hommage le 2 juin, qui comprendra des témoignages, projections d’archives vidéo, un cocktail au son des mix de DJ Mollygum et l’inauguration d’une œuvre murale de mapping vidéo, Couleurs perpétuelles. Aussi, trois œuvres créées en résidence de création dans la Satosphère sont présentées dès 17 h 30 : Six Mil Antenas de Johnny Ranger et Manuel Chantre, suivi de TIM de Nicolas Noël Jodoin et Joël-Aimé Beauchamp et de Liquid Architecture de Wiklow, Diagraf et Ewerx.

Le temps des partys

Que serait un 25e anniversaire sans partys ni musique ? Tous les espaces de la SAT, y compris la terrasse, la Satosphère et l’espace SAT, seront mis à profit pour présenter des musiciens, DJ et VJ les 3 et 4 juin. Le premier soir, le musicien et DJ allemand Christian Löffler en sera, tout comme les DJ Maüs, Cristobal Urbkina, Mighty Kat et Pheek, entre autres. Pour les danseurs affamés, le Labo culinaire de la SAT propose un barbecue inspiré du concept « de la ferme à la table ». Billets en vente sur le site de la SAT.

La famille incluse

Les célébrations du 25e anniversaire visent également les familles. Le 4 juin, des activités pour les enfants et leurs parents comprennent des ateliers de musique électronique, de dessin et de programmation animés par l’équipe de Campus SAT. En soirée, la musique reprend tous ses droits avec le DJ britannique Lee Burridge. Également au programme pour clore ces cinq jours de festivités : les DJ Clickbait, Donotstealmyname, Gabriel Rei, Fred Everything et Poirier, notamment.

Expo Techno Worlds

Se déroulant dans chacun de leur site respectif, une exposition tripartite du Goethe-Institut, du Centre PHI et de la Société des arts technologiques, Techno Worlds, présente le travail de divers artistes internationaux. La SAT invite les visiteurs à descendre au sous-sol pour découvrir une série d’installations, de photos et de vidéos de Carsten Nicolai, Vinca Petersen, Daniel Pflumm, Lisa Rovner, Sarah Schönfeld et Tobias Zielony qui offrent un autre regard sur la culture techno et rave.