(Ottawa) Des chercheurs affirment que les récentes réductions de services à Bibliothèque et Archives Canada (BAC) rendent leur travail — déjà compliqué par la COVID-19 — encore plus difficile.

Dans une lettre à Bibliothèque et Archives Canada, la Société historique du Canada exhorte l’institution à reconsidérer les réductions qui ont laissé les salles de lecture des archives ouvertes seulement trois jours par semaine.

Les historiens affirment que cette décision signifie que les chercheurs de tout le pays, y compris les étudiants qui tentent d’obtenir un diplôme, doivent se précipiter pour consulter les documents qu’ils souhaitent.

« Les quelques places disponibles durant la semaine sont toutes prises par les chercheurs dans les minutes qui suivent l’ouverture du portail, rendant la recherche pratiquement impossible pour les personnes en provenance de l’extérieur de la région d’Ottawa », peut-on lire dans le communiqué.

La Société historique du Canada dit comprendre que BAC doit lutter, comme d’autres organisations, pour maintenir les emplois et les services pendant la pandémie de COVID-19.

Cependant, l’association affirme que les membres sont « gravement préoccupés » par les limites à l’accès public qui persistent.et qui menacent la mission principale de l’agence.

En réponse aux questions de La Presse Canadienne, BAC indique qu’elle éprouve des difficultés à répondre aux demandes des clients, ce qui signifie qu’elle a dû prioriser certains services et en réduire d’autres.

La lettre de mercredi de la Société historique du Canada est signée par son président Steven High, professeur à l’Université Concordia, et par l’ancienne présidente Penny Bryden de l’Université de Victoria.

« À l’heure où d’autres institutions et entreprises augmentent lentement leur disponibilité au public, il semble que BAC ait adopté l’approche inverse », indique la lettre, également publiée sur le site Web de l’organisation.

« Comment est-il possible de continuer à faire valoir la valeur du patrimoine et de l’histoire lorsque le principal moteur de cette valeur — le public — est tenu à l’écart ? »

Bibliothèque et Archives Canada a reconnu que les heures de service à certains de ses lieux physiques ont été temporairement réduites et que les délais de réponse sont plus longs que d’habitude pour la plupart de ses services à distance.

« Bien que ces réductions soient temporaires et ne doivent pas nécessairement être considérées comme la nouvelle norme, elles fournissent une approximation réaliste de notre niveau de service actuel », a déclaré l’organisation.

Bibliothèque et Archives Canada a ajouté qu’elle « révise l’allocation » de ses ressources. « Cependant, traiter les arriérés actuels et répondre aux demandes de service est présentement notre priorité absolue. »