En cette année marquée par la pandémie, le Conseil des arts de Montréal (CAM) a salué le travail des artistes en récompensant cinq « Indispensables » lors d’une cérémonie virtuelle animée mardi midi par Pierre-Yves Lord et diffusée en direct du Centre Phi.

En 2020, les besoins ont été « criants » pour les artistes, « qui ont perdu la majorité de leurs sources de revenus », a expliqué en début de cérémonie le président du CAM, Jan-Fryderyk Pleszczynski. Les demandes ont d’ailleurs « explosé » de 66 %, a-t-il dit, et le nombre de premières subventions a augmenté de 64 %.

« Maintenant, ce sont 674 organismes et collectifs que le Conseil soutient. Du jamais-vu ! »

Les difficultés liées à la pandémie n’ont pas empêché les artistes d’être présents de toutes les manières, et dans tous les quartiers, a souligné la directrice générale du CAM, Nathalie Maillé. « Tel un baume pour l’âme, les bienfaits et l’espoir qu’apportent les artistes à la population sont incalculables. Ils et elles ont persévéré, souvent dans des conditions difficiles, avec empathie et sensibilité. »

Pour le souligner, des prix ont donc été remis dans cinq catégories, plus un Prix du jury choisi parmi tous les finalistes et remis à la Librairie Racines, qui met de l’avant la littérature afrodescendante, autochtone et des communautés racisées.

La cérémonie d’une heure a pu compter sur deux performances et des présentateurs de renom – dont le nouveau chef de l’Orchestre symphonique de Montréal, Rafaele Payare, et Louise Latraverse – et une allocution de la mairesse de Montréal, Valérie Plante.

L’évènement plein d’émotion, et marqué du sceau de la diversité et de l’inclusion, avait lieu devant un public formé essentiellement des finalistes. Plusieurs des lauréates n’ont pu retenir leurs larmes en allant chercher leur prix, qui souligne leur apport pendant cette année plus que particulière. « Nous sommes tous indispensables », a rappelé l’une d’elles.

L’Indispensable de l’équité a donc été remis à l’organisme Nigra Iuventa, qui travaille pour la mise en lumière et l’inclusion de la culture afrodescendante dans les arts visuels et médiatiques.

L’Indispensable de l’innovation est allé à l’entreprise Ecoscéno, dont l’objectif principal est le recyclage des décors de théâtre et de plateaux de tournage.

L’Indispensable de la solidarité a été remis au collectif Web of Virtual Kin, qu’on décrit comme un « espace alternatif de rencontre et de guérison qui accueille les communautés marginalisées ».

L’Indispensable de la proximité est allé à Drôldadon, compagnie de théâtre de rue qui, avec ses « balconfinés », a dès avril 2020 amené son art clownesque dans les communautés fragilisées par la pandémie, chez les personnes âgées ou dans les logements sociaux.

Finalement, l’Indispensable de la bienveillance, choisi par le public, a été remis au collectif Never Was Average, qui avec son immense fresque La vie des Noir-e-s compte réalisée l’été dernier dans la rue Sainte-Catherine, a eu un impact considérable.

« C’était une fresque éphémère, mais grâce à une collaboration de plusieurs individus, on croit que l’art peut initier des changements et poursuivre le dialogue, a dit Joanna Chevalier. Ce prix, c’est pour rappeler que la vie des Noirs compte, chaque jour. »

Chaque organisme gagnant recevra une bourse de 10 000 $, mais en tout, c’est une somme de 114 000 $ qui est remise à l’ensemble des finalistes et des lauréats.

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