La ministre de la Culture et des Communications, Hélène David, rejette le rapport du conseil d'administration du Conservatoire de musique et d'art dramatique du Québec qui lui recommande de fermer les établissements d'enseignement en région. Furieuse, elle n'écarte pas une tutelle de l'organisme.

Hélène David a reçu le rapport, qui était attendu à la fin septembre, «à la dernière minute», «en toute fin de journée» mardi. «Je me dissocie complètement des conclusions de ce rapport. Elle comporte une seule conclusion, soit la cessation des activités d'enseignement dans les établissements en région du Conservatoire. La réponse est non. Les conclusions sont irrecevables», a-t-elle affirmé en conférence de presse mercredi.

Hélène David a nommé le nouveau président du conseil d'administration du Conservatoire, Jean-Pierre Bastien, le 13 juin dernier. Quelques jours plus tard, le 25 juin, elle lui a demandé de présenter un plan de redressement pour revenir à l'équilibre budgétaire. Le Conservatoire a un déficit accumulé de 14 millions de dollars. Ce trou s'est creusé depuis 2007, alors que le Conservatoire est passé du statut de direction du ministère à celui de société d'État, a noté Mme David.

La ministre a indiqué que le mandat du Conservatoire était de proposer un plan de redressement qui respecte sa loi constitutive. Or l'article 19 de cette loi prévoit que le Conservatoire a pour mandat d'exploiter dans toutes les régions des établissements d'enseignement de musique et d'art dramatique.

Alors que le rapport a fait l'objet de fuites et a soulevé un tollé, la ministre a affirmé qu'elle «prend le parti des régions et des étudiants». «La mission du Conservatoire sera sauvegardée», a-t-elle dit.

Elle reproche au Conservatoire de n'avoir étudié aucune autre option que la fermeture des établissements en région. Elle rencontrera jeudi M. Bastien et le directeur général du Conservatoire. «J'ai de nombreuses questions à poser», a insisté la ministre. La semaine prochaine, elle s'entretiendra avec les membres du conseil d'administration, dont certains étaient opposés au plan de redressement proposé au gouvernement.

«Je prends personnellement le dossier en main», a-t-elle indiqué. Elle n'écarte ni la tutelle - un «geste assez fort» qui ne peut être pris à la légère, a-t-elle noté - ni l'idée de réintégrer le Conservatoire au sein du ministère. «Je ne me prononce sur rien» à ce stade-ci, a-t-elle dit.

Le chef intérimaire du Parti québécois, Stéphane Bédard, a salué la décision de la ministre au début de la période des questions à l'Assemblée nationale.