Magalie Lépine-Blondeau a découvert Cyrano de Bergerac quand elle avait 10 ans et a regardé l'adaptation cinématographique de l'oeuvre d'Edmond Rostand des dizaines des fois. La comédienne de 32 ans se glissera jusqu'au 23 août dans la peau de la belle Roxane sur les planches du Théâtre du Nouveau Monde sous la direction de Serge Denoncourt.

«J'ai toujours été obnubilée par le personnage de Cyrano. On dirait que je n'avais jamais vu Roxane et à quel point c'est un personnage riche qui connaît une courbe rare dans une pièce de théâtre en cinq actes! C'est une grande charge de travail, mais c'est surtout peu fréquent qu'on ait une matière aussi riche à modeler», explique Magalie Lépine-Blondeau qui donnera chaque soir la réplique à un Cyrano incarné par Patrice Robitaille.

La comédienne, qui a dû mener de front les représentations des Liaisons dangereuses et les répétitions de Cyrano de Bergerac avec Serge Denoncourt, a très rapidement trouvé comment modeler son personnage. «Je voulais que Roxanne soit très différente de la vertueuse Madame de Tourvel dans les Liaisons dangereuses. J'avais envie de quelque chose de très lumineux. Pour moi, Roxane a cette sorte d'évanescence: elle attire les hommes autour d'elle et devient une femme sous nos yeux. C'est ce qui est le plus intéressant chez elle», explique-t-elle.

Magalie Lépine-Blondeau entamera à la fin de l'été le tournage de Boomerang, la nouvelle série de TVA réalisée par Charles Olivier Michaud. Elle interprétera la soeur du personnage de Catherine-Anne Toupin aux côtés d'Antoine Bertrand dans cette histoire de trentenaires qui retournent vivre chez leurs parents en raison de difficultés financières et personnelles. La comédienne sera aussi de retour dans la prochaine saison de 19-2 et on la verra au grand écran dans Exit de Carole Laure.

Les choix de notre invitée

MUSIQUE

Lost In The Light de Bahamas

«Depuis plusieurs mois, je fais beaucoup d'insomnie. C'est probablement dû au stress et à une petite surcharge de travail. Mais il y a dans mon iPhone une chanson, Lost In The Light de Bahamas (un groupe canadien), qui est venue sauver mes nuits et ma vie! Elle n'est pas soporifique, mais elle a un effet calmant sur moi. Je n'ai pas, au cours des dernières semaines, entendu la fin de cette chanson.»

TÉLÉVISION

The Killing

«Je regarde des séries compulsivement. Je ne sais plus si l'insomnie est due au fait que je regarde trop mon écran où si je suis dans l'obligation de le faire parce que je ne peux pas dormir! Ma vie nocturne est remplie d'une vie fantasmagorique et une de mes séries préférées est The Killing. J'adore les polars et c'en est un très intelligent. La photographie me fait un peu penser à Roger Deakins. J'attends impatiemment la 4e saison qui va sortir en août.»

LECTURE

Nouveau Projet

«J'avais envie de parler de Nouveau Projet, un magazine culture et société assez littéraire. C'est une perle rare dans l'univers des magazines. Son ancien distributeur a fait faillite et son équipe a besoin du soutien de ses lecteurs. Nouveau Projet offre un regard différent sur le monde, des articles plus longs et parfois des essais lyriques. On doit vraiment assurer sa survie.»

VOYAGE

Berlin

«La ville de Berlin. J'y suis allée pour la première fois l'an dernier. Le choc a été tellement grand que j'y suis retournée trois semaines plus tard. J'ai été très marquée par le cinéma allemand - je pense aux Ailes du désir, à La vie des autres, à Au revoir Lénine. Il y a quelque chose qui me fascine dans le flegme allemand et j'ai envie de dire aux gens qui vont y aller cet été de ne jamais dormir pour faire tous les musées et autres sorties, de jour comme de nuit!»

MUSIQUE

Stromae

«Je ne suis pas une fan de Stromae, mais j'ai été très marquée par son spectacle au Centre Bell. On ne fait pas le même métier, mais son concert était vraiment de l'ordre de la performance. Il est allé au bout de lui-même sans faire sentir l'épuisement. Les performances de ce genre m'apprennent sur mon métier aussi. Je vais faire un marathon avec Cyrano et j'espère offrir tous les soirs cette constance et cette générosité, comme si c'était la première et la dernière fois.»