Chez les Arcand, la radio est une affaire de famille. À 8 ans, Paul s'amusait déjà derrière un micro avec son frère jumeau, aujourd'hui technicien. Pierre, l'aîné de la fratrie (ex-ministre et député de Mont-Royal) a, quant à lui, été directeur puis propriétaire de stations.

À CKAC, puis au 98,5 fm, Paul Arcand réveille depuis maintenant 23 ans chaque matin les Montréalais, dominant la guerre des cotes d'écoute depuis 2006 avec son émission, Puisqu'il faut se lever face à René Homier-Roy. Mais comment voit-il l'arrivée en ondes de son ancienne chroniqueuse, Marie-France Bazzo face à lui avec C'est pas trop tôt?

«J'ai travaillé cinq ans avec elle. C'est quelqu'un que j'apprécie et que j'estime. C'est une grande communicatrice et une femme de radio comme il n'y en a pas tellement. Son arrivée ne m'inquiète pas. Radio-Canada occupait déjà le créneau avec nous le matin de la radio parlée. J'ai toujours eu de la compétition. Ce qui me motive, ce n'est pas ce que les autres font. On a des patrons pour ça!», lance Paul Arcand.

Peu de changements l'automne prochain au sein de l'équipe d'Arcand, si ce n'est l'arrivée face à Mario Dumont de Martine Desjardins (ex-présidente de la FEUQ) et de Monique Néron comme reporter judiciaire sur le terrain.

«Martine représente une génération qui a pris la parole pendant le conflit étudiant et qui a également des choses à dire sur plein d'autres enjeux. Une tribune comme celle-là va lui permettre de le montrer», explique l'animateur.

Le chroniqueur sportif Réjean Tremblay ne fait quant à lui plus parti de l'équipe.

«Chaque année, il faut faire des choix, car on n'a pas des ressources illimitées. Alain était déjà là pour parler sport et il est capable de porter cette casquette, ce qui n'enlève rien à Réjean», précise Paul Arcand.

Mais après toutes ces années derrière le micro, qui Paul Arcand rêve-t-il encore d'interviewer?

«Jodie Foster. C'est une actrice engagée qui a une vie un peu à l'ombre. Je trouve qu'elle a fait des films très intéressants. On a essayé à plusieurs reprises, mais ça n'a jamais marché", conclut-il.

Q|R

Avec qui échangeriez-vous de carrière?

Avec Mes Denis Gallant et Lebel, pour avoir le privilège «d'interviewer» certains témoins de la commission Charbonneau. Ils ont le temps pour se préparer et leur poser des questions.

Qu'est-ce qui vous a donné envie de faire ce métier?

J'ai toujours pensé être journaliste. J'ai commencé jeune et je viens d'un milieu familial où l'actualité a toujours eu une place importante. Petit, je faisais de la radio. J'ai un frère jumeau qui est technicien et qui avait déjà des aptitudes techniques à 8 ans. Il avait défait des talkies-walkies pour pouvoir émettre, alors on faisait de la radio! C'est une passion qui a toujours été là.

Qu'est-ce qui vous fait particulièrement rire?

Chacun a droit à sa vie privée et aux fantasmes qu'il veut. Quand on est maire de Laval, recruter une escorte, c'est déjà complexe, et s'habiller en femme, même si on a le droit de le faire, l'est encore plus. Mais ne pas penser que cette histoire va nous revenir un jour dans le visage, ça me fait rire. Il faut être un peu innocent!

Votre plaisir coupable?

Ça m'est arrivé à quelques reprises d'aller, et de traîner ma conjointe, sur les lieux de crimes très célèbres. À Los Angeles, j'ai refait en auto le parcours du meurtre de la femme d'O.J. Simpson. Je suis aussi allé là où Charles Manson a tué Sharon Tate, et près de chez Marilyn Monroe. C'est un peu fou, mais je suis un peu obsédé par ces histoires.

Un talent que vous auriez aimé avoir?

J'aurais aimé être plus manuel. Je suis dangereux avec un marteau.

Quel serait le titre de votre biographie?

J'en lis tellement des plates que je me dis qu'il ne faudrait pas en faire une ennuyante. Le titre de travail serait peut-être «Je n'étais pas là pour me faire des amis».