«Pour la création de son remarquable spectacle iD qui a inauguré la première édition du nouveau festival international Montréal complètement cirque et pour son rayonnement international exceptionnel», le Cirque Éloize a remporté hier le 26e Grand Prix du Conseil des arts de Montréal.

«Je suis un peu surpris», a lancé Jeannot Painchaud, cofondateur, président, directeur général et artistique d'Éloize, en rendant hommage aux autres finalistes «dont plusieurs auraient pu et dû» remporter ce prestigieux prix doté de 25 000 $. M. Painchaud a involontairement fait rire les quelque 700 invités du CAM - créateurs, élus, dirigeants d'organismes et d'entreprises, etc. - en déclarant que son cirque, depuis 18 ans, n'avait «pas toujours été subventionné à la hauteur voulue»...

En entrevue avec La Presse tout de suite après, Jeannot Painchaud a souligné la place unique qu'occupe Montréal dans la création circassienne contemporaine. «Avec le timing américain et l'approche créatrice à la française, aucune ville n'approche Montréal en termes d'intensité de création. Il faut continuer d'exploiter cet avantage unique.»

Un titre le prouve: Montréal capitale internationale des arts du cirque, lui fait-on remarquer.

«Oui... Je voyage à travers le monde et je peux dire que tout le monde, partout, accepte ça comme un état de fait mais je dois ajouter que ce titre est mieux compris à l'étranger qu'ici», souligne M. Painchaud.

Jury

Présidé par Louise Roy, la présidente du CAM, le jury du 26e Grand Prix du Conseil des arts de Montréal était composé de Sophie Cadieux, présidente du Théâtre de la Banquette arrière, Phoebe Greenberg, PDG de la Fondation DHC Art, Christian Paire, DG du CHUM, et Robert Parizeau, président du conseil d'Aon Parizeau.

Les huit autres finalistes ont reçu un «prix de reconnaissance» de 5000 $ offert par autant de mécènes montréalais. Ce sont le fougueux Eastern Bloc en arts numériques; l'Association des galeries d'art contemporain à qui l'on doit l'événement Art souterrain; la Coop vidéo de Montréal, qui conjugue création et indépendance; l'Agora de la danse, depuis 20 ans au centre de la création chorégraphique; la revue L'Inconvénient, pertinente et impertinente; l'Off Festival de jazz, voué à la promotion des musiciens montréalais; le Théâtre La Chapelle, toujours à l'avant-garde des «pratiques inclassables»; la Compagnie Jean-Duceppe qui a toujours célébré le théâtre québécois.

Le Conseil des arts de Montréal, qui célèbre ses 55 ans, est à revoir ses pratiques et son calendrier annuel, a expliqué Louise Roy en annonçant la mise sur pied d'un autre événement de célébration de la création, en novembre, en collaboration avec la Ville de Montréal. Entretemps, le CAM annoncera bientôt le nom du premier "Poète dans la cité", une initiative qui enthousiasme grandement la romancière Monique Proulx, membre du comité exécutif du CAM. «Montréal sera la première ville francophone à accueillir un Poète dans la cité, un programme très répandu dans les grandes villes anglophones du monde», nous a précisé l'auteure des Aurores montréales qui travaille présentement à un ouvrage «autour de Montréal» où l'on apprendra peut-être ce qui est vraiment advenu du coeur de Jeanne Mance...