Le Mouvement pour les arts et les lettres (MAL) est déçu du peu de mesures pour venir en aide au milieu culturel, et notamment à ses créateurs, qui ont été présentées dans le budget fédéral du gouvernement conservateur, mardi.

Le président de l'Union des écrivaines et écrivains québécois, Stanley Péan, qui siège à la coalition du MAL, a affirmé, en réaction au budget du ministre des Finances, Jim Flaherty, que le mouvement n'était pas étonné, mais déçu.

«On est déçus parce que les grands oubliés, ce sont les créateurs. Ce n'est pas un budget qui est hostile à la culture, mais il y a des grands oubliés et nous en sommes», a regretté M. Péan.

L'écrivain a déploré que rien n'ait été annoncé pour le Conseil des arts du Canada, pour la diplomatie culturelle, et donc le rayonnement des artistes canadiens à l'étranger, ainsi que pour les programmes qui ont été supprimés et que le gouvernement fédéral avait promis de remplacer par des mesures plus efficaces.

«Il y a dans le budget beaucoup d'initiatives qu'on peut applaudir, mais il faut déplorer que les créateurs aient été oubliés», a résumé celui-ci qui s'exprimait au nom du MAL.

Le MAL a néanmoins reconnu que les 160 millions $ qui seront investis par les conservateurs en culture viendront en aide à des industries qui ont des besoins énormes.

M. Péan a salué les investissements annoncés pour les infrastructures culturelles ainsi que pour la formation. Il a ajouté que l'Institut national de l'image et du son (INIS) pouvait donc peut-être désormais espérer retrouver une part du financement de plus de 900 000 $ qui lui a été retiré, l'an dernier.

L'Union des artistes (UDA) a elle aussi reproché au budget fédéral de laisser en suspens la question de l'aide directe aux artistes, dans un communiqué de presse envoyé en soirée.

Le président de l'UDA, Raymond Legault, s'est dit inquiet pour l'avenir des programmes qui s'adressent aux créateurs et à la diffusion de leurs oeuvres et il prévoit faire part de son mécontentement au ministre fédéral du Patrimoine canadien, James Moore.

«Pendant la dernière campagne électorale fédérale, nous réclamions 1 cent pour chaque dollar dépensé par le gouvernement fédéral. On est loin du compte, surtout quand on sait que l'industrie culturelle contribue pour plus de 7 pour cent du PIB canadien», a souligné M. Legault, dans son communiqué.

L'Union a toutefois souligné la reconduction, pour deux ans, de certains programmes, comme les investissements qui seront faits dans le Fonds canadien de télévision, d'une somme de 200 millions $, le Fonds des nouveaux médias du Canada, qui recevra 28,6 millions $, le programme de formation dans le secteur des arts, 20 millions $, et le programme d'aide aux éditeurs, 30 millions $.

L'UDA a également applaudi, à l'instar du MAL, l'annonce d'investissements de 100 millions $ pour les grands festivals et les manifestations culturelles ainsi que celui de 60 millions $ qui s'adressera à Espaces culturels Canada.