Cet automne à Montréal, les musées ouvrent leurs portes au rock'n'roll. Alors que le Musée d'art contemporain affiche sa «sympathie pour le diable» dans une exposition consacrée aux liens entre l'art d'avant-garde et le rock'n'roll, le Musée des beaux-arts examine l'impact de la musique sur l'oeuvre d'Andy Warhol, figure centrale du pop art.

Après Yves Saint Laurent, le Musée des beaux-arts de Montréal accueille une autre figure majeure du XXe siècle, Andy Warhol. Du 25 septembre au 18 janvier, l'exposition Warhol Live mettra, pour la première fois dans l'historiographie de l'oeuvre de Warhol, l'accent sur la musique et la danse, deux pratiques artistiques fondamentales dans son oeuvre.

À travers 640 oeuvres et objets du maître du pop art, l'exposition explore l'influence de la musique sur l'artiste, depuis les découvertes du jeune Andy jusqu'au mythique club Studio 54, dont il a été l'une des figures de proue. L'exposition mettra en relation les oeuvres les plus connues de Warhol (ses Elvis, Marilyn, Mick Jagger) avec d'autres, moins connues, qu'il a réalisées.

L'exposition, scénographiée par Guillaume de Fontenay, se divise en quatre thématiques: Tuning In, sur la culture musicale d'Andy Warhol; Sound and Vision, sur la fascination de Warhol pour la musique et la danse; Producer, sur la nouvelle fonction de l'artiste - producteur pour le Velvet Underground -, et Fame, sur les «famous people» que croise Warhol dans ses explorations musicales.

L'autre gros morceau de la rentrée se trouve au Musée d'art contemporain de Montréal (MAC). Après sa triennale québécoise, le MAC se tourne vers la musique en présentant une exposition organisée à l'origine pour le Museum of Contemporary Art de Chicago.

Andy Warhol (encore!) et le Velvet Underground constituent le point de départ de l'exposition Sympathy for the Devil: Art et Rock and Roll depuis 1967. On passe ensuite aux oeuvres plus actuelles d'artistes tels que Douglas Gordon, Jim Lambie, Robert Longo, Christian Marclay ou Pipilotti Rist. En tout, 100 oeuvres de 60 artistes sont regroupées en six thèmes. Du 10 octobre au 11 janvier.

De son côté, le Centre canadien d'architecture (CCA) présente jusqu'au 26 octobre la première américaine de l'exposition Perspectives de vie à Londres et à Tokyo imaginées par Stephen Taylor et Ryue Nishizawa, qui présente des projets résidentiels dont le défi était d'être construits dans des environnements urbains existants. À partir du 26 novembre suivra Actions: comment s'approprier la ville. «Dans cette exposition, des activités en apparence anodines comme le jardinage, le recyclage, le jeu ou la marche sont redéfinies par des architectes, des artistes et des collectifs en provenance du monde entier», annonce-t-on.

Toujours à Montréal, la programmation 2008-2009 de la Galerie de l'UQAM s'ouvrira le 4 septembre avec une exposition consacrée à l'artiste viennois Erwin Wurm.

Quant à la Fondation montréalaise DHC/ART pour l'art contemporain, elle accueille la première exposition solo au Canada de Christian Marclay, REPLAY. Il s'agit de plusieurs oeuvres vidéo magistrales: Gestures, Crossfire, Mixed Reviews, et Video Quartet. Ces vidéos sont accompagnées de bandes sonores originales, signées John Cage, Laurie Anderson et Fluxus. Du 30 novembre au 29 mars à Montréal.

Enfin, le Musée Juste pour rire accueille à nouveau l'exposition de photographies de presse Word Press Photo 08, du 29 août au 28 septembre.

À Québec

Du côté de la Vieille Capitale, le Musée national des beaux-arts du Québec expose la collection Yves Beauregard du 25 septembre au 4 janvier. À l'occasion du 400e, le Musée présente cette prestigieuse collection de photographies relatives au Québec. Plus de 250 oeuvres offrent un rare panorama de la ville de Québec et de ses habitants, de 1850 à 1908. À voir aussi, la partie de l'exposition consacrée au Tricentenaire de la capitale. Le Louvre à Québec accueille aussi les visiteurs pour huit semaines supplémentaires.

Le MNBA regarde aussi vers l'avenir en proposant, du 4 décembre au 12 avril, l'exposition C'est arrivé près de chez vous, l'art actuel à Québec. Les oeuvres d'une trentaine d'artistes nés à Québec ou ayant vécu dans la Vieille Capitale seront réunies. Parmi eux, Jocelyne Alloucherie, Claudie Gagnon, Paul Lacroix, Daniel Landry, Jocelyn Robert et le collectif BGL.

Jusqu'au 22 février, une autre institution muséale française est à Québec, le musée du quai Branly. Le Musée de la civilisation offre deux expositions inédites: Objets blessés, la réparation en Afrique - on découvrira 110 objets africains réparés, colmatés, non pas pour effacer la fêlure, mais pour composer avec - et Ideqqi et l'Art des femmes berbères - 128 objets inspirés par la tradition berbère.

Les expositions François, premier evesque de Québec et Or des Amériques se prolongent au Musée de la civilisation jusqu'au début de 2009.

À Ottawa

Le Musée des beaux-arts du Canada offre une exposition collective d'artistes canadiens. Flagrant délit. La performance du spectateur présente des offres sculpturales, entre performance, art corporel et installation. Le spectateur est placé au centre de l'exposition. Du 17 octobre au 15 février.

Le 18 octobre démarre également au MBAC l'exposition consacrée à trois artistes canadiennes. Alison Norlen, Susan Turcot et Lucie Chan repoussent les limites matérielles du dessin avec Positions tracées. Géographies et communautés.

Une exposition internationale occupera aussi la salle des expositions temporaires du MBAC: Bernini et la naissance du portrait sculpté de style baroque, du 28 novembre au 8 mars. On se penche ici sur l'art du portrait sculpté et son essor en Italie, au XVIIIe siècle. Une figure majeure du mouvement: Gian Lorenzo Bernini.