La ministre de la Culture et des Communications, Christine St-Pierre, est furieuse devant la volonté d'Ottawa d'éliminer une douzaine de programmes de soutien à la culture.

«Ces compressions-là sont inacceptables», a lancé la ministre, mercredi, alors qu'elle prenait part à une conférence de presse pour annoncer des travaux de rénovation à la Place des Arts.

«Il faut vraiment se battre pour faire en sorte que, soit le gouvernement fédéral revienne sur ses décisions ou qu'il y ait des mesures compensatoires», a-t-elle ajouté.

Mme St-Pierre a fait valoir que ces programmes ont une importance cruciale pour les artistes, surtout en début de carrière. Elle a rappelé, à titre d'exemple, que le réalisateur, dramaturge et cinéaste Robert Lepage a fait ses premiers pas sur la scène internationale grâce au programme PromArt, qui contribue aux déplacements d'artistes à l'étranger et qui est condamné à disparaître.

«Il ne faut pas abandonner nos artistes. Ce sont des montants d'argent qui peuvent paraître, dans l'ensemble du budget, des petits montants, mais des petits montants d'argent peuvent faire toute la différence dans la carrière de nos artistes», a-t-elle ajouté.

La ministre St-Pierre estime que ces décisions envoient le message que les conservateurs sont indifférents face à la culture.

La ministre a dit avoir demandé une rencontre avec son homologue fédérale, Josée Verner, pour tenter de lui faire entendre raison. De plus, elle entend talonner Mme Verner sur ce dossier lors de la réunion des ministres fédéral et provinciaux de la Culture, en septembre, à Québec, rencontre que Mme St-Pierre doit coprésider avec Mme Verner.

Quant à la possibilité que Québec vienne suppléer au manque à gagner, Mme St-Pierre a rappelé d'une part que le Québec est déjà la province canadienne qui investit le plus en culture. D'autre part, elle a fait valoir que les Québécois paient des impôts à Ottawa et que les artistes, comme les autres contribuables, ont droit à un retour sur cet investissement.