Dans Les adieux à la reine, Virginie Ledoyen tient un rôle court, mais déterminant. La liaison ambiguë entre Gabrielle de Polignac et Marie-Antoinette d'Autriche, des amies très intimes, intrigue la cour de Versailles...

q Pour une actrice, est-ce un plaisir particulier de jouer dans un film d'époque?

r C'est toujours un peu magique. Un film d'époque peut d'abord raconter tellement de choses sur les femmes, sur la façon dont elles devaient se comporter, les carcans dans lesquels elles étaient coincées. Dès qu'on enfile la robe, on est tout de suite dans le cinéma. Il y a une incidence immédiate sur la posture, le port de tête, la démarche, etc. Dans ce film, il y a aussi quelque chose de très moderne, dont la résonance est très actuelle. La rencontre entre les deux mondes est très intéressante.

q Le personnage de Gabrielle de Polignac occupe beaucoup d'espace dans les esprits, mais peu à l'écran. Avez-vous hésité à accepter ce rôle?

r Pas du tout! D'autant que c'est Benoît Jacquot qui m'a appelée, et qu'il est l'un des cinéastes avec qui j'entretiens une relation privilégiée. Je lui dois beaucoup. Il m'a fait travailler très jeune, notamment dans La fille seule. Il est très constitutif de mon désir d'être actrice. Quand on a la chance de rencontrer un cinéaste comme lui très tôt dans son parcours, ça imprime une vision du cinéma très forte, à laquelle on reste fidèle. Il y a aussi que son cinéma me parle. Ça a résonné tout de suite chez moi. Et très fort.

q Quel était votre attrait pour le personnage que vous incarnez dans Les adieux à la reine?

r Je dirais que Gabrielle de Polignac est un catalyseur dans cette histoire. Elle reste très énigmatique. On peut penser qu'elle est une garce, mais on peut aussi penser qu'elle est une martyre. J'aime particulièrement jouer ces personnages qui, même avec des comportements plus violents parfois, ont quand même une part d'humanité. Et puis, ce fut un plaisir de jouer ces scènes avec Diane Kruger. D'autant plus qu'avec Benoît, les choses sont déjà très claires, bien posées avant même de les tourner. Il ne reste plus qu'à les jouer et à les mettre en images!