Quinze ans après son volet original et onze ans après son troisième opus, la franchise Scream décolle de nouveau. À sa barre, le réalisateur des premiers films, Wes Craven; et, dans l'équipage, le trio original formé de Neve Campbell, Courteney Cox et David Arquette. On ajoute de nouveaux visages et voici un film qui a un pied dans le passé et l'autre dans le présent.

C'est avec l'intention de revenir à l'esprit du premier Scream que les artisans de Scream 4 se sont mis à l'ouvrage. Retour, donc, de Kevin Williamson au scénario (il avait laissé sa place à Ehren Kruger pour le troisième) et, bien sûr, de Wes Craven à la réalisation. «Le deuxième film était trop «Scooby-Doo» et le troisième, trop «Goofy»», a noté le cinéaste en conférence de presse à Los Angeles.

Retour, aussi, à Woodsboro. Une quinzaine d'années s'est écoulée depuis que Ghostface a fait ses premières victimes parmi les proches de Sidney Prescott (Neve Campbell). Pour se libérer de ses angoisses, celle-ci a écrit un livre dont elle vient faire la promotion dans sa ville natale. Elle y revoit Dewey Riley (David Arquette), maintenant shérif et marié à Gale (Courteney Cox), laquelle, auteure de la série en six tomes Stab, inspirée des meurtres et adaptée au grand écran, est victime du syndrome de la page blanche.

Sidney renoue aussi avec sa tante (Mary McDonnell) et sa nièce, Jill (Emma Roberts). Qui fait partie d'une bande de jeunes rappelant celle que le tueur masqué a autrefois décimée. Entrée au générique de Hayden Panettiere, Rory Culkin, Nico Tortorella, Erik Knudsen, etc. Tous cellularisés, facebookés, bloguérisés... bref, branchés de partout.

«Il existe aujourd'hui une batterie de technologies, de moyens de communication et de médias qui n'avaient pas vu le jour au moment où nous avons fait les films précédents. Cela a un impact sur le monde et les relations entre les gens. C'est un volet important du scénario, une des choses que nous voulions exploiter», dit Wes Craven. Le réalisateur n'en revient tout simplement pas de la rapidité avec laquelle l'information circule aujourd'hui; il a lui-même twitté pendant tout le tournage afin de tenir les fans au courant de ce qui se passait sur le plateau.

Comme quoi il ne faisait pas que jouer des tours à ses jeunes vedettes. «Il y a ce moment où j'ouvre un placard, sûre que Ghostface ne s'y trouve pas - et, en effet, le placard est vide», raconte Hayden Panettiere, qui a refait la scène à plusieurs reprises - et s'est soudain trouvée face à face avec le tueur, incarné pour l'occasion par un technicien. «J'ai hurlé», se souvient la comédienne. De surprise. «Mais aussi parce qu'il y a quelque chose de terrifiant dans ce masque, dans sa simplicité... fantomatique.»

C'est ce qui fait le succès de la franchise, croit Emma Roberts, qui se dit aux anges de pouvoir être de cette aventure, elle qui est facile à effrayer: «J'ai regardé Scream 4 avec les mains sur mes yeux la plupart du temps - et je joue dedans!»

L'autre raison qui fait de Scream une série à part est sa manière de briser les règles, rappelle Wes Craven. «On a établi ça dès le premier film, où la première personne qui quitte le groupe devrait être la première à mourir... mais elle est en réalité le tueur. Plus tard, la fille surprise à avoir une relation sexuelle devrait aussi faire partie des victimes, mais, dans Scream, c'est une survivante.»

Distribution originale

Difficile pour les membres de la distribution originale de chausser de nouveau ces souliers? «Pas du tout, juge David Arquette. Le personnage revient immédiatement.» «Ils ont tous changé, mais nous avons aussi changé, donc la progression est naturelle pour nous comme pour eux «, ajoute Courteney Cox (assise à la droite de son mari, dont elle est présentement séparée, mais avec qui elle semble très complice) avant de souligner combien la présence de Wes Craven était essentielle sur ce plateau: «Il chorégraphie jusqu'à nos expressions.»

Et le principal intéressé de sourire. «J'aime le film que j'ai vu, j'espère que le public pensera la même chose», laisse tomber celui dont le film précédent, My Soul To Take, n'a pas suscité l'enthousiasme. «Ça fait mal, mais il faut passer à autre chose. Scream 4 m'a permis de retrouver de vieux amis... et me permettra peut-être de sauver ma carrière», conclut le vétéran réalisateur avec cet humour pince-sans-rire qui est le sien. Et, aussi, ce calme dont il use dans la vie, en tournage - mais moins à l'écran.

Scream 4 (Frisson 4) prend l'affiche le 15 avril. Les frais de voyage ont été payés par Alliance Vivafilm.