Jason Winer, l'un des réalisateurs de la série Modern Family, fait ses débuts au grand écran avec Arthur. D'un côté, une série innovatrice. De l'autre, un remake. Le sous-entendu (originalité contre sentiers battus) ne le déstabilise pas.

«Vous savez, la raison pour laquelle Hollywood est un endroit aussi frustrant, c'est qu'on y trouve le mélange ultime entre l'art et le commerce, a-t-il dit en entrevue avec La Presse. Les studios sont pleins de gens créatifs qui veulent faire de grandes choses mais qui, pour garder leur poste, doivent d'abord et avant tout faire gagner de l'argent à ceux qui les emploient. Faire des remakes est le moyen de produire des films dont le titre, l'idée et les personnages sont déjà connus, et qui ont le potentiel d'attirer plus de gens. Du point de vue des studios, c'est une option valable et logique.»

De son point de vue à lui? Même chose, mais pour une autre raison. «Cela permet parfois de rassurer les studios et, ainsi, de pouvoir réaliser un genre de films qui ne se fait plus aujourd'hui. Arthur, par exemple, n'est pas qu'une simple comédie, c'est une comédie irrévérencieuse, qui comporte aussi son lot de romance et de drame.»

Outre le fait qu'il soit un fan du film original, c'est ce qui l'a amené à ce projet. Auquel il trouve d'ailleurs des similarités avec Modern Family - «des personnages hilarants et bizarres mais très humains, un mélange de grosse comédie et de moments d'émotion». Bref, pas question pour lui de tourner le dos au petit écran - il est d'ailleurs en train d'écrire un pilote pour le réseau ABC - ni au grand: «Je veux faire des allers-retours entre les deux, être le J.J. Abrams de la comédie!»