Québec, ville ouverte... aux logiciels libres? L'idée ne vient pas du maire Régis Labeaume ni de ses adversaires, mais ceux qui militent en faveur du logiciel libre demandent aux candidats de faire un premier pas dans ce sens en signant le «Pacte du logiciel libre».

D'autres l'ont déjà fait. Projet Montréal, le parti dirigé par Richard Bergeron, a déjà adopté lors de son congrès deux résolutions pour faire de Montréal la «capitale du logiciel libre en Amérique du Nord», et pour privilégier les logiciels libres et les standards ouverts lors des appels d'offres et du renouvellement des logiciels, ce que préconise le pacte.

 

Les villes de Nanaimo, Toronto, Washington D.C., San Francisco et plus récemment Vancouver n'en sont plus à l'étape des intentions. Elles ont adopté des open motion par lesquelles elles s'engagent à rendre leurs banques de données accessibles aux citoyens partout où c'est possible, à adopter des standards ouverts et à utiliser des logiciels libres de droit.

L'Association pour l'appropriation collective de l'informatique libre (FACIL) réclame ni plus ni moins un engagement similaire des candidats aux élections de Québec.

«Dans un contexte de crise économique où la question de privilégier l'achat local revient sans cesse, nous voulons rappeler que l'utilisation du logiciel libre crée des emplois localement et renforce la compétitivité des entreprises québécoises», affirme Cyrille Béraud, président de FACIL.

«On veut sensibiliser les élus au fait que le recours aux produits de Microsoft ou d'Apple n'est pas neutre pour la collectivité, même si ce sont tous des produits de qualité.»

Retard

Alors que d'autres grandes villes canadiennes se sont prononcées en faveur du logiciel libre, Cyrille Béraud s'inquiète du retard pris par les municipalités québécoises matière d'administration électronique.

«On pense que ça a des impacts sur la vie démocratique», dit-il. Il prend l'exemple des scandales qui ont secoué l'administration montréalaise. Ce sont souvent des cas liés à la gestion administrative, observe-t-il. Les nouvelles technologies mettent des pouvoirs énormes dans les mains des gestionnaires, mais le recours à des standards ouverts et à des logiciels libres, ainsi que l'accès aux données par le public, rendra la gestion municipale beaucoup plus transparente selon lui.

«Chaque projet pourrait être construit comme un projet collaboratif grâce à Internet. On pourra créer un forum, accéder au dossier complet, aux impacts financiers, demander aux citoyens de participer. Le conseil municipal pourrait même permettre aux citoyens de participer par Internet. Ça se fait dans certains pays européens déjà.»