(Chandler) Joe Biden, en campagne pour un second mandat, a dévoilé mercredi un coup de pouce de près de 20 milliards de dollars, pour permettre au géant américain des semi-conducteurs Intel d’augmenter sa production aux États-Unis.

« Les amis, il était temps. Nous avons inventé les composants électroniques les plus sophistiqués mais aujourd’hui nous en fabriquons 0 % », parce que cette industrie « a été délocalisée en Asie » a déploré le président américain, dans un discours à Chandler, en Arizona (sud-ouest).

« Nous allons permettre à la production des semi-conducteurs les plus sophistiqués de faire son grand retour », a promis le démocrate de 81 ans, qui se présente comme le champion de la réindustrialisation et le défenseur de l’emploi manufacturier.

« L’Amérique ne laissera pas ses concurrents prendre le dessus », a promis Joe Biden, à l’heure où les États-Unis et la Chine sont lancés dans une compétition sans merci.

Il s’agit du montant le plus élevé annoncé à ce jour par le gouvernement américain pour contrer la puissance chinoise.

Chine

Il s’agit aussi de protéger l’Amérique de ruptures d’approvisionnement, telles qu’elle en a connues pendant la pandémie de COVID-19, pour ces microprocesseurs qui « font tourner vos téléphones portables, vos lave-vaisselle, des satellites et des équipements militaires », a énuméré Joe Biden.

Le choix de l’Arizona pour l’annonce officielle n’a rien d’un hasard : il avait remporté cet État d’un cheveu, seulement 10 457 voix, face à Donald Trump en 2020. Et il sait que la bataille, face au même rival républicain, sera tout aussi acharnée lors du scrutin de novembre.  

Le président en exercice cherche à convaincre les électeurs sceptiques à l’égard de son bilan économique, malgré les récentes statistiques positives concernant la croissance, les créations d’emplois, un taux de chômage faible ou encore un ralentissement de l’inflation.

L’accord conclu avec Intel s’inscrit dans le cadre du « Chips and Science Act ».

Cette loi, qui date de l’été 2022, prévoit 52,7 milliards de dollars pour relancer la production de semi-conducteurs aux États-Unis, avec l’idée que l’argent public serve de tremplin pour des investissements privés.

L’enveloppe annoncée mercredi participera « à la construction et à l’agrandissement des infrastructures d’Intel en Arizona, dans l’Ohio, au Nouveau-Mexique et dans l’Oregon », a précisé la Maison-Blanche.

Elle anticipe la création de près de 30 000 emplois directs et « le soutien à des dizaines de milliers d’emplois indirects ».

100 milliards de dollars

La secrétaire au Commerce Gina Raimondo a expliqué à des journalistes, en amont de l’annonce officielle, qu’Intel allait investir l’équivalent de plus de 100 milliards de dollars.

Selon elle, cela représente l’un des investissements les plus élevés jamais réalisés dans l’industrie des semi-conducteurs dans le pays.

Et il va permettre aux États-Unis de se rapprocher de leur objectif de produire, d’ici 2030, 20 % des puces de dernier cri fabriquées dans le monde, a-t-elle ajouté.

« Nous dépendons d’un très petit nombre d’usines en Asie pour la totalité de nos microprocesseurs les plus sophistiqués. C’est intenable et inacceptable », a commenté la ministre.

La Maison-Blanche a fait savoir qu’Intel avait, par ailleurs, l’intention de tirer avantage d’un crédit d’impôt sur les investissements pouvant atteindre 25 % de certaines dépenses.

Cet avantage fiscal découle d’une autre mesure phare de Joe Biden, l’Inflation Reduction Act (IRA), également adopté en 2022. Il s’agit d’un vaste programme de transition énergétique et de réformes sociales.