(Ottawa) Six mois après avoir diminué sa présence sur X (anciennement Twitter), la CBC/Radio-Canada ne compte pas devenir plus active sur cette plateforme.

Le porte-parole Leon Mar, dit que la société d’État se tournera vers d’autres plateformes pour diriger les Canadiens vers ses sites internet et ses services de diffusion en continu.

« L’audience qui vient vers nous en provenance de X est petite. X figure parmi les plus petites sources de trafic », ajoute-t-il.

Sans fournir des données précises, il a mentionné un rapport du Reuters Institute indiquant que seulement 11 % des Canadiens se servaient de X pour obtenir de l’information.

La CBC/Radio-Canada avait annoncé en mai qu’elle reprenait les publications sur ses différents comptes, quelques semaines après les avoir suspendues.

« Avant cette décision, les partages par Twitter ne comptaient que pour moins de 2 % de tout l’auditoire de NPR.org, en majorité en provenance de nos deux principaux comptes [@npr and @nprpolitics], indique la responsable des communications du réseau, Isabel Lara. La NRP a subi un déclin d’un point de pourcentage du nombre de visites sur son site internet. »

La société d’État contestait la mention « média financé par le gouvernement » que X avait apposée à ses comptes. Dans une lettre transmise à un haut cadre de X, Nick Pickles, la CBC rappelait que le gouvernement n’était pas impliqué dans ses décisions rédactionnelles.

Des étiquettes semblables avaient aussi été accolées à d’autres diffuseurs publics comme la BBC ou la National Public Radio (NPR).

La NPR a indiqué que son départ de X avait eu comme conséquence « une petite baisse prévue de l’auditoire ».

« Twitter a dit qu’imposer des étiquettes aux médias visait à aider les utilisateurs de Twitter à voir plus clair. Dans ce cas-ci, l’étiquette a fait le contraire », peut-on lire dans la lettre obtenue par La Presse Canadienne par l’entremise de la Loi d’accès à l’information.

Nous n’avons pas été avisés de cette décision. Si nous l’avions été, nous aurions pu vous fournir des informations prouvant notre indépendance rédactionnelle.

Extrait d’une lettre transmise par la CBC à un haut cadre de X

La CBC/Radio-Canada est financée par une combinaison de crédits votés par l’ensemble des députés et de revenus venant de son secteur commercial, a souligné l’auteur de la lettre, Claude Galipeau, vice-président principal, Développement d’entreprise.

La Chambre des communes adopte le financement pour la CBC/Radio-Canada, pas seulement le gouvernement. L’indépendance rédactionnelle de la société d’État est inscrite dans la Loi sur la radiodiffusion.

M. Galipeau soutenait que la mention « média financé par le public » aurait été plus juste.

« Twitter peut être un puissant moyen pour permettre à nos journalistes de communiquer avec les Canadiens, mais [la plateforme] mine leur fiabilité et leur professionnalisme en décrivant faussement notre indépendance de cette façon. »

Leon Mar a indiqué que X n’avait jamais répondu à la lettre.

Toutefois, quatre jours après l’envoi de la lettre, X a retiré sans explication la mention pour un certain nombre de diffuseurs publics, dont CBC/Radio-Canada.