Il faut être un brin suicidaire pour un grand studio de sortir un jeu vidéo 2D en 2021. Mais à grande audace, grande réussite : vous n’aurez probablement jamais eu sous la main un jeu comme Metroid Dread, attendu par des millions d’inconditionnels depuis 16 ans et qui combine avec bonheur vieux codes et graphisme ultraléché.

On ne compte plus les prix prestigieux amassés par la franchise Metroid créée par Nintendo en 1986, considérée par plusieurs publications comme le meilleur jeu de tous les temps. L’honneur peut être difficile à comprendre, dans un premier temps. On a essentiellement affaire ici à une enfilade de tableaux 2D à la Mario Bros dans des décors de science-fiction. Et c’est tout à fait le premier constat que nous avons fait en ouvrant Metroid Dread, un jeu initialement annoncé en 2005 et qui n’atterrira sur les tablettes que vendredi prochain.

Entre 2D et relief

Précisons que nous connaissions un peu la franchise sans en être un adepte. C’est donc avec un regard plutôt neuf et beaucoup de malhabileté que nous avons embarqué dans l’histoire de cette chasseuse de primes appelée Samus Aran qui doit enquêter sur une planète appelée ZDR, infestée de ces bêtes appelées « metroids », de parasites X et de robots meurtriers, les E. M. M. I, envoyés par la Fédération galactique et devenus incontrôlables.

SAISIE D’ÉCRAN LA PRESSE

Notre chasseuse est coincée dans un labyrinthe et doit remonter jusqu’à son vaisseau. L’essentiel de son parcours se déroule dans des tableaux en 2D où il faut sauter, s’agripper, tirer à qui mieux mieux et débloquer des entrées de toutes sortes.

Mais comme on est en 2021, de temps à autre, on a droit à des segments en 3D, cinématiques ou scènes d’actions, dans lesquels on doit affronter de terrifiants monstres. Il faut alors combiner tirs normaux, missiles et glissades pour s’échapper ou venir à bout de ces ennemis.

Pour être franc, nous avons détesté ce jeu au tout début, d’abord parce que nous sommes restés coincés pendant deux bonnes heures dans le premier tableau sans arriver à escalader un banal rocher. C’est qu’on dispose de très peu de guides pour apprendre à bien combiner les huit touches de la manette de la Nintendo Switch. On a un peu l’impression de débarquer dans un party dont on ne connaît pas les règles. On apprend peu à peu à utiliser les sauts de manière appropriée, à sortir son arme juste au bon moment pour se défendre contre un ennemi ou à combiner différentes touches pour utiliser son arsenal.

Combinaison adaptée

Après quelques heures, on se retrouve dans une combinaison manifestement taillée pour les amateurs de jeux rétro qui veulent profiter des technologies actuelles. On apprécie tout à coup de jouer comme dans le temps, sans grand scénario mais avec des tableaux et des combats qui défilent, des couloirs où il faut débusquer les entrées et les trésors cachés, à refaire le chemin à l’envers pour y faire d’autres découvertes.

IMAGE FOURNIE PAR NINTENDO

Et on y retrouve à plein ce qui est devenu une spécialité de la franchise Metroid, soit la « progression non-linéaire » où il est possible d’utiliser plusieurs chemins pour se rendre au même point.

Combiner à ce point l’esprit des premiers jeux d’arcade avec le graphisme d’aujourd’hui, dans une ambiance de pure science-fiction sans compromis, c’est du bonbon. Ajoutons une petite note rigolote et plutôt inhabituelle : les voix robotiques de l’introduction, pour la version française, sont en fait…. clairement québécoises.

Metroid Dread

IMAGE FOURNIE PAR NINTENDO

Genre : Action, aventure
Éditeur : Nintendo
Date de sortie : 8 octobre 2021
Prix : 79,99 $
Note : 4,5 sur 5

Ce jeu a été essayé sur une Nintendo Switch avec un exemplaire fourni par Nintendo