(New York) Les cours du pétrole ont fini en baisse jeudi, opérant une consolidation après plusieurs séances de hausse, sur un marché préoccupé par le manque de vigueur de la demande et l’accumulation ininterrompue des stocks.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a reculé de 0,69 %, pour clôturer à 84,50 dollars.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en mars, il a cédé 0,52 %, à 78,06 dollars.

« On peut parler de consolidation », a commenté Robert Yawger, de Mizuho, après une séquence qui a vu le Brent et le WTI gagner plus de 6 % sur les trois premières séances de la semaine.

Ce tassement tient aussi, pour l’analyste, à l’augmentation continue des réserves de brut et de produits raffinés en Occident.

Aux États-Unis, les stocks commerciaux ont augmenté, la semaine dernière, de 2,4 millions de barils, enregistrant, au passage, leur septième semaine de hausse consécutive, une série rarissime en plein hiver.

Les réserves d’essence et de produits distillés, qui comprennent le diesel, se sont, elles aussi, accrues sensiblement, du triple de ce qui était attendu pour les premières.

Robert Yawger a relevé que malgré le taux d’utilisation relativement modéré des raffineries, à 87,9 %, « les stocks continuent de monter ».

Les cuves sont aussi pleines en Europe. Selon le cabinet Quantum Commodity Intelligence, les stocks de gazole dans la région dite ARA (Amsterdam-Rotterdam-Anvers) sont au plus haut depuis mars 2021.

Quant à la demande américaine, elle reste inférieure de 8 % à l’an dernier, soit environ 1,8 million de barils par jour pour les produits raffinés.

Pour l’analyste, l’élan des derniers jours avait été généré par un positionnement massif d’intérêts spéculatifs à la hausse, certains de ces opérateurs prenant leurs bénéfices jeudi.

Le rebond était également dû aux perturbations du transport d’hydrocarbures par la Turquie après le tremblement de terre qui a frappé le pays lundi et fait plus de 20 000 morts.

L’acheminement du brut irakien jusqu’au terminal pétrolier de Ceyhan a repris partiellement depuis mardi, mais le transport du pétrole azéri demeurait, lui, suspendu, le temps d’effectuer les vérifications nécessaires même si aucun dégât majeur n’a été relevé sur les installations, à ce stade.

Le regain d’anxiété autour d’un resserrement monétaire encore plus dur que prévu aux États-Unis a aussi freiné la hausse des cours de l’or noir jeudi, selon Edward Moya, d’Oanda.

Plusieurs membres de la banque centrale américaine (Fed) ont évoqué, ces derniers jours, un taux directeur plus haut qu’envisagé jusqu’ici.