Des seuils de densité à augmenter, des terres agricoles en friche menacées de dézonage, des chiffres sur les déplacements à vélo décevants : le premier plan d’aménagement de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) a 10 ans. L’heure est à la révision. Le bilan en six thèmes.

Transport collectif

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Vue des installations du Réseau express métropolitain, à Brossard

« L’objectif de concentrer 40 % de la croissance des ménages dans les aires TOD (pôle de transport collectif) a été atteint. [En tout] 43 % des nouveaux logements y ont été construits », se félicite-t-on dans le bilan du Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD). Le résultat est moindre dans les couronnes, où on dénombre 35 aires TOD, comparativement à 106 dans l’île de Montréal. La CMM propose de hausser la densité permise dans des corridors de transport collectif comme le boulevard Taschereau, sur la Rive-Sud.

Allez magasiner à pied

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Vue du Centropolis, au cœur de Laval

À Laval et dans la couronne sud de la CMM, seulement 1 % des ménages ont accès à pied à des services et des commerces dans les TOD. « Cette situation met en lumière l’importance qui devra être accordée, dans les prochaines années, à l’augmentation de la mixité fonctionnelle dans les projets de densification », en conclut la CMM. L’organisme s’interroge sur la possibilité d’intégrer au PMAD des cibles d’accessibilité piétonne dans les aires TOD.

Jeunes ménages

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Des voisins discutent dans un nouveau secteur en construction à Saint-Lin–Laurentides.

Comme la croissance des ménages viendra à 65 % du groupe des ménages de 75 ans et plus, « il n’y aura pas d’augmentation du nombre de ménages avec enfants dans la CMM [657 000 en 2021] dans les 20 prochaines années. Les 523 000 maisons existantes vont permettre de répondre aux besoins des jeunes ménages », soutient Philippe Rivet, responsable de l’Observatoire Grand Montréal. Peu nombreuses, les nouvelles maisons occupent néanmoins « près de la moitié (46 %) de l’espace utilisé pour du développement résidentiel ».

Accès à pied au transport

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Des usagers du train de banlieue à quelques instants d’un embarquement à la gare de Lachine

On encourage la population à utiliser le transport collectif. Encore faut-il que le service existe. Seulement un ménage sur trois dans la région montréalaise habite dans un secteur présentant une accessibilité piétonne élevée au transport collectif. Or, l’accessibilité au transport collectif a un impact important sur la part modale du transport collectif, souligne le document. Hors TOD, point de salut ? Ça semble être le cas puisqu’en considérant seulement les aires TOD, cette proportion grimpe à 69 %.

Réduction de la zone agricole

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Vue aérienne d’un secteur nouvellement construit à Saint-Jean-sur-Richelieu

Le gouvernement provincial empiète sur la zone agricole. Depuis l’instauration du PMAD, aucun empiétement en zone agricole n’a été accordé, sauf pour quatre projets du gouvernement québécois : le terminus du REM à Brossard, l’hôpital de Vaudreuil-Dorion, le centre de données Google à Beauharnois et une école secondaire à Mirabel, pour près de 127 hectares. Le péril est ailleurs : les terres agricoles laissées en friche (environ 6000 hectares), surtout celles à moins du 1 km du périmètre bâti. Celles-ci totalisent environ 3950 hectares.

Aller au travail en vélo

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Vue aérienne d’une passerelle enjambant la route 132, dans le secteur du Vieux-Longueuil

L’usage du vélo comme moyen de transport pour se rendre au travail stagne aux alentours de 2 %. Le chiffre date du recensement de 2021. A-t-il été influencé par la popularité du télétravail ? Philippe Rivet, responsable de l’Observatoire Grand Montréal, se le demande. Malgré des résultats globaux décevants, la part modale du vélo pour aller au travail atteint 8,9 % dans l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie, et de 12,6 % dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal.