Malgré la hausse des taux d’intérêt, les propriétés à vendre commencent à redevenir un peu plus abordables dans tout le Canada, selon les dernières données compilées par Ratehub.

En se basant sur les données immobilières d’octobre 2022, le cabinet de courtage hypothécaire Ratehub.ca a calculé le revenu annuel minimum requis pour acheter une propriété dans les principales villes du Canada.

Ainsi, un ménage qui souhaite s’établir dans la grande région de Montréal, ce qui inclut Longueuil et Laval, doit avoir un revenu annuel familial de 105 330 $, affirme Philippe Simard, directeur hypothécaire pour le Québec chez Ratehub. Ce revenu calculé pour le mois d’octobre tient compte du test de résistance à 7,44 % et d’un taux hypothécaire de 5,44 %.

En juin, le même ménage devait gagner 110 900 $.

« C’est directement lié aux baisses de prix qu’on a vues au cours des dernières semaines, observe Philippe Simard. Par rapport à juin, l’accessibilité s’est améliorée un peu. Comme les prix ont légèrement diminué, les gens ont plus facilement accès à un achat même si les taux ont monté. »

Malgré cette lueur d’espoir, la situation est loin d’être la même qu’en 2021, précise-t-il.

C’est sûr que ça prend un revenu plus élevé qu’en 2021 pour acheter la même propriété à 500 000 $. À revenus égaux en 2022 et en 2021, les ménages ne peuvent plus s’offrir la même propriété.

Philippe Simard, directeur hypothécaire pour le Québec chez Ratehub

Selon ses calculs, un couple qui gagne un salaire annuel brut d’environ 53 000 $ chacun peut acheter une propriété de 500 000 $ s’il met 20 % de mise de fonds. Le prêt hypothécaire serait alors situé entre 380 000 $ et 400 000 $.

« Le revenu du ménage doit être grossièrement multiplié par 3,5 », soutient-il.

Les données du tableau sont basées sur une hypothèque avec une mise de fonds de 20 %, un amortissement sur 25 ans, des taxes foncières annuelles de 4000 $ et un chauffage mensuel de 150 $, précise Ratehub. Les taux hypothécaires correspondent à la moyenne des taux fixes à 5 ans des cinq grandes banques en mars, juin et août et le prix moyen des propriétés est tiré de l’Indice des prix des propriétés (IPP MLS®) de l’ACI.

Le prix moyen d’une propriété de la grande région de Montréal a chuté depuis juin de 18 900 $.

La ville d’Ottawa est plus chère que Montréal. Le revenu requis pour une propriété au prix moyen de 630 800 $ s’élève à 127 900 $.

La ville canadienne la plus chère du palmarès est toujours Vancouver, où un ménage doit gagner 220 700 $ pour acquérir une propriété au prix moyen de 915 000 $, tandis que Winnipeg arrive au 10e rang avec un revenu familial requis de 75 320 $ pour un achat de 337 400 $.

« Les gens sont prêts à acheter des propriétés, mais ne sont pas prêts à passer à l’action maintenant, remarque Philippe Simard. Oui, c’est encore tranquille au niveau des hypothèques, mais les gens font actuellement des préqualifications hypothécaires, car ils veulent acheter dans les prochains mois. Le marché devrait reprendre au printemps. »

Philippe Simard rappelle que le sommet des hausses de taux de la Banque du Canada sera bientôt atteint avec celle d’un demi-point prévue en décembre. « On s’attend ensuite à une certaine stabilité et même à des baisses à la fin de 2023, début 2024. »