L’habitation est devenue moins abordable pour les ménages au pays à la suite de la hausse rapide des taux d’intérêt, malgré la baisse des prix observée depuis la fin de l’hiver.

Le directeur parlementaire du budget (DPB) a publié jeudi une mise à jour de son évaluation du prix des propriétés au Canada.

Le rapport examine le prix des propriétés par rapport à la capacité des ménages d’emprunter et de payer pour acquérir une maison dans des villes canadiennes.

Il en ressort que l’écart entre le prix moyen marchand et le prix d’une maison abordable s’est encore accru dans les dernières semaines.

« À l’échelle nationale, l’écart entre le prix moyen et le prix qui serait abordable par un ménage moyen est passé de 45 % en décembre 2021 à 67 % en août 2022, un bond de 22 points de pourcentage en seulement huit mois, indique Yves Giroux, DPB. Cette hausse est imputable à la montée des taux hypothécaires, qui a réduit la capacité d’emprunt des ménages. »

Hausse de 300 points

La Banque du Canada a majoré son taux directeur de 300 points de base depuis mars, et le taux fixe moyen d’un prêt hypothécaire d’une durée de 5 ans a atteint 5 % en juin, pour la première fois en 12 ans.

Par exemple, dans la région montréalaise, une maison devait se vendre pour 339 500 $ en août 2022 pour être considérée comme abordable. À ce prix, un ménage moyen peut se permettre d’acquérir une maison « dans le cadre d’une utilisation normale de sa capacité d’emprunt ». Pour le même mois, le prix de l’indice de référence composite MLS de l’Association canadienne de l’immeuble s’est élevé à 523 700 $.

Dans le cadre de sa mise à jour, le DBP a aussi estimé l’ampleur des baisses dans le prix des maisons qui reste à venir d’ici la fin de l’année dans l’hypothèse d’une remontée du taux hypothécaire fixe 5 ans à 6,25 %.

Ainsi, selon les scénarios du DPB, le prix des propriétés pourrait baisser par rapport à leur sommet de 8 à 23 % à Montréal et de 8 à 25 % à Québec. En août dernier, les prix avaient déjà reculé par rapport à leur sommet de 3 %, à Montréal, et de 4 % à Québec. La baisse ne fait donc que commencer.

Le Directeur parlementaire du budget insiste pour qu’on ne considère pas ses scénarios comme des prévisions sur la baisse du prix des propriétés.