Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC) se propose de construire un immeuble de bureaux sur un lot fort convoité depuis une vingtaine d’années dans le Vieux-Montréal, situé à proximité du palais de justice.

La superficie du futur immeuble sera de 13 700 mètres carrés, ou près de 150 000 pieds carrés.

Le gouvernement canadien a acquis le lot le 20 mai 2020 en payant un prix de 7,375 millions. Le terrain de 2024 m2 (environ 22 000 pi2) appartenait à la Ville de Montréal. La Ville l’avait acquis en 2001 au terme d’une procédure d’expropriation. Sa valeur au rôle municipal 2000-2022 s’élève à 7,594 millions.

« Des études et fouilles archéologiques sont présentement en cours sur le terrain situé au 46, rue Saint-Jacques. Le but de ces travaux est de connaître les occupations antérieures du site et de préserver les artefacts retrouvés », nous a fait savoir Services publics.

SPAC construira sur ce même site un nouvel immeuble de la Couronne, dont il sera propriétaire et assumera la gestion immobilière. La date exacte de début des travaux de construction et d’autres détails relatifs au projet n’ont pas encore été officialisés.

Services publics et Approvisionnement Canada

Il a été impossible d’avoir une réaction de la Ville de Montréal avant publication.

Le lot était occupé naguère par la maison Gervaise, apprend-on dans l’acte de vente. Le gouvernement canadien a l’intention de mettre en valeur les artefacts archéologiques découverts sur place par la Ville et par lui-même. La mise en valeur pourrait prendre la forme d’un marquage au sol, d’un rappel des dimensions de la maison Gervaise dans une salle spécifique ou d’un espace consacré à l’histoire et l’archélogie, par exemple une vitre qui présente des objets retrouvés sur le site et en racontant leur histoire.

Le budget fédéral 2019 prévoyait des sommes pour déménager la Cour fédérale, qui se trouve actuellement au coin des rues McGill et de la Commune.

Péripéties entourant le terrain

Au fil des ans, ce terrain vague a fait l’objet d’une demande de pot-de-vin, de deux appels d’offres annulés et d’un rapport dévastateur du Bureau de l’inspecteur général en 2014.

Les deux appels de propositions avortés sont survenus en 2005 et l’autre en 2012. Un proposant aurait reçu une demande de pot-de-vin de 100 000 $ pour pouvoir acheter le terrain en 2005. Aussi, un proposant éconduit, la Française Constructa, a poursuivi la Ville de Montréal pour 8 millions.

À partir de 2015, le terrain a servi de stationnement, exploité par Stationnement de Montréal.