Le marché immobilier a encore connu une année de prix record, révèle l’étude trimestrielle de Royal LePage publiée ce vendredi. La forte demande dépasse toujours la quantité de propriétés mises en vente et Royal LePage prévoit même que l’anticipation de la hausse des taux d’intérêt pourrait attiser cet intérêt en 2022.

Le prix d’une propriété au Canada a augmenté de 17,1 % par rapport à la même période l’an dernier pour atteindre 779 000 $ au quatrième trimestre de 2021, indique l’étude qui a examiné 62 régions au pays.

Parmi les régions étudiées, 87 % ont connu une croissance dans les deux chiffres. La région de Kingston en Ontario est en tête de liste, avec une hausse de 38,1 %, tandis qu’Edmonton enregistre la hausse la plus faible, soit 5 %. La région du Grand Montréal a connu une croissance de 19,7 % au quatrième trimestre, mais la plus forte hausse s’est produite au cours du premier et du deuxième trimestre.

Dans la région du Grand Montréal, le prix médian toutes propriétés confondues s’élève à 532 600 $, le prix médian d’une maison unifamiliale étant de 595 500 $, tandis que celui d’un appartement en copropriété est de 428 900 $.

Certains acheteurs se sont tournés vers la copropriété, à cause du manque de propriétés unifamiliales à vendre.

« La demande immobilière s’est légèrement affaiblie au rythme du progrès de la vaccination et de la diminution des mesures sanitaires au cours du dernier semestre de l’année, affirme Dominic St-Pierre, vice-président et directeur général de Royal LePage au Québec.

Toutefois, avec le resserrement des mesures sanitaires annoncées à la fin du mois de décembre, Royal LePage s’attend à un premier trimestre très dynamique dans la grande région de Montréal, le mois de janvier étant connu pour afficher le plus grand nombre de propriétés à vendre.

La cadence d’appréciation des prix des propriétés depuis le début de la pandémie est liée, selon Dominic St-Pierre, au fait que les besoins en matière de logement ont changé chez les consommateurs. « La maison est devenue le lieu de toutes les activités personnelles et professionnelles, et alors que nous pensions pouvoir retourner vaquer à nos activités habituelles au vu de l’amélioration de la santé publique, voilà que le télétravail est redevenu obligatoire, et les options de divertissement, plus rares. »

Augmentation des prix en 2022

Royal LePage prévoit que la croissance des prix des maisons se situera une fois de plus dans des taux à deux chiffres en 2022, à cause de la pénurie de propriétés sur le marché de la revente, des constructions neuves et de la location.

« De nombreux observateurs immobiliers s’attendent à ce que la hausse inévitable des coûts d’emprunt mette fin abruptement au marché de vendeurs actuel, lequel se caractérise par l’augmentation des valeurs des propriétés », affirme Phil Soper, président et chef de la direction de Royal LePage.

Or il est d’avis que le test de résistance hypothécaire du gouvernement fédéral, qui fait que les acheteurs ont dû satisfaire aux critères pour un prêt à un taux bien plus élevé que ce qu’ils paieront en réalité, a créé une zone tampon suffisamment importante.

Selon Royal LePage, ces hausses de taux pourraient ne pas contrebalancer suffisamment la forte pression à la hausse sur les prix des maisons exercée par crise de la pénurie de l’offre de propriétés au Canada.

Royal LePage prévoit une hausse de 10,5 % des prix au pays, tandis que ceux de la région du Grand Montréal devraient augmenter de 8,0 % d’ici la fin du quatrième trimestre de 2022 comparativement à la même période en 2021.

L’étude sur le prix des maisons de Royal LePage se base sur l’agrégat des prix, qui est calculé à partir de la moyenne pondérée de la valeur médiane de tous les types de propriétés étudiés, soit des transactions du marché de la revente et des nouvelles constructions.