(Toronto) Lorsque Shake Shack traversera la frontière canadienne plus tard cette année, le restaurant fera ses débuts à l’une des intersections les plus importantes du pays, avec un menu largement inspiré de celui des États-Unis.

Le premier emplacement canadien de l’entreprise de restauration rapide occupera le coin nord-est de la place Yonge-Dundas à Toronto, un local qui hébergeait autrefois un magasin Adidas.

Les sociétés d’investissement privées Osmington et Harlo Entertainment, de Toronto, ont annoncé leur intention d’exporter la marque de New York à travers le Canada, où elles prévoient ouvrir 35 emplacements d’ici 2035.

Billy Richmond, directeur commercial de Shake Shack Canada, a déclaré que le restaurant de Toronto ouvrirait ses portes au début de l’été. La plupart de ses offres seront reconnaissables pour ceux qui ont goûté au Shake Shack dans d’autres pays.

Cela signifie que les convives canadiens pourront mettre la main sur les hamburgers, les frites ondulées et les laits frappés de Shake Shack. La société a indiqué qu’elle n’avait pas encore fixé les prix.

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Les débuts canadiens de Shake Shack surviennent alors que plusieurs autres chaînes de restauration rapide envisagent une expansion au pays. Inspire Brands amènera bientôt la chaîne de sandwiches Jimmy John’s au Canada, tandis que Redberry Restaurants prévoit ouvrir plus de 300 établissements Jersey Mike’s dans le pays d’ici 2034.

De plus, le pays compte un fort contingent de McDonald’s, Wendy’s, A & W et Harvey’s qui serviront de rivaux au Shake Shack.

Adaptation au marché canadien

Le marché canadien de la restauration est très différent de celui auquel Shake Shack est habitué aux États-Unis, a souligné Robert Carter, analyste de l’industrie alimentaire chez StratonHunter Group, dans une entrevue tenue avant que Shake Shack ne révèle son premier emplacement à Toronto.

« Ils viennent d’un marché d’une taille de 800 milliards vers un marché d’une taille de 90 à 100 milliards ici au Canada », a-t-il indiqué.

« Trop souvent, nous avons une marque américaine qui entre sur le marché et qui pense que, simplement parce que c’est un marché plus petit ou qu’il est proche des États-Unis, ce sera la même stratégie ou le même plan marketing, alors qu’en fait il y a des nuances qu’ils devront aborder. »

Par exemple, il a soulevé que le marché américain est beaucoup plus axé sur la valeur et que les menus y sont remplis d’offres en dollars.

« Ils n’auront pas à compter autant sur les rabais et les bonnes affaires parce que les Canadiens sont plus disposés à payer pour la qualité, l’innovation, ce genre de choses », a-t-il expliqué.

Le nouveau marché et la concurrence n’intimident pas Billy Richmond, en partie parce que Shake Shack se présente comme une chaîne haut de gamme proposant certains des produits de restauration rapide les plus populaires.

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Un rapport publié en 2023 par Restaurants Canada a désigné les frites, ainsi que les frites de patates douces et les rondelles d’oignon, comme les aliments les plus commandés dans les restaurants canadiens. Ils ont fait partie de 15,7 % des commandes dans les restaurants du pays, en baisse de 0,1 % par rapport à l’année précédente.

Les hamburgers, y compris les variétés de poulet, occupent la troisième place avec environ 9,8 % des commandes, en baisse de 0,6 % par rapport à 2022.

Des éléments canadiens au menu

Les débuts canadiens de Shake Shack ne reposeront pas uniquement sur les incontournables de la restauration rapide. Le menu comportera également quelques changements, notamment une exclusivité à Toronto.

Les clients pourront commander un lait frappé au bretzel salé à l’érable, composé de crème glacée à la vanille striée de sirop d’érable canadien et de bretzels.

Le lait frappé, qui, selon M. Richmond, se veut riche, sucré et « nostalgique », est le produit de nombreux essais en cuisine.

« Nous avons étudié une poignée de variantes et examiné différentes saveurs de laits frappés qui, selon nous, trouveraient un bon écho auprès des Canadiens et avons finalement atterri sur notre lait frappé au bretzel salé à l’érable », a-t-il expliqué.

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Parmi les autres produits exclusifs vendus dans certains pays, on retrouve une crème anglaise à la vanille recouverte de gelée d’hibiscus en Malaisie et un lait frappé de riz gluant au pandan en Thaïlande.

De l’alcool au menu, une rareté

Comme c’est l’habitude dans ses établissements aux États-Unis, Shake Shack vendra également de la bière et du vin – une rareté pour les établissements de restauration rapide canadiens.

« Cela nous distingue définitivement de nos pairs », a affirmé M. Richmond.

Mais Robert Carter n’est pas convaincu que cette commande sera populaire.

« La réalité est que la consommation d’alcool au Canada est en baisse, a-t-il soutenu. Nous sommes à un niveau historiquement bas en termes de consommation d’alcool parce que les jeunes consommateurs, la génération Z et ainsi de suite, ne boivent tout simplement pas autant. »

Malgré tout, M. Carter s’attend à ce que les adeptes de Shake Shack portent la marque au Canada.

Lorsqu’on lui a demandé où son prochain emplacement ouvrirait après la place Yonge-Dundas, M. Richmond a hésité en disant : « Nous sommes vraiment ravis de nous étendre à terme dans la région du Grand Toronto, en Ontario et dans d’autres provinces. »