(Francfort) L’équipementier sportif allemand Adidas a renoué avec les bénéfices au premier trimestre 2024, grâce à la forte demande pour ses baskets classiques, après le vide laissé par la fin du partenariat avec le rappeur Ye.

Le bénéfice net part du groupe à fin mars atteint 170 millions d’euros (un euro = 1,47 $ CA), contre une perte de 39 millions d’euros au premier trimestre de l’an dernier.

Les ventes d’Adidas de janvier à mars ont été stimulées cette année par la popularité des espadrilles rétro de la collection Terrace, notamment les modèles Samba, Gazelle et Campus.  

Elles ont comblé un fossé laissé après la fin brutale à l’automne 2022 de la ligne de sneakers Yeezy, une chaussure à la semelle épaisse créée en collaboration avec le rappeur Ye. Adidas avait stoppé cette collaboration après des propos de l’Américain jugés antisémites.

L’an dernier, le stock d’invendus de ce modèle était valorisé à 1,2  milliard d’euros et Adidas a réussi à ce jour à s’en débarrasser en réalisant des bénéfices, reversés en partie à des ONG.

Contrastant avec un design minimaliste et une fine semelle de caoutchouc, la collection Terrace « a mieux fonctionné qu’attendu à la fois sur le volume et sur le calendrier », s’est félicité le patron du groupe, Bjørn Gulden, lors d’une conférence téléphonique.

Dans le même type de chaussures de détente, le modèle Superstar, un des plus vendus de la marque aux trois bandes, va être relancé, mais selon un calendrier encore sujet à un report.

Ce plan de lancement est prévu « fin 2024 à début 2025 », mais il pourrait être retardé étant donné que les modèles de la collection Terrace « marchent si forts », a signalé M. Gulden.

Il s’agit d’éviter de faire « surchauffer » la marque, ainsi l’activation de la Superstar sera planifiée « selon nos besoins et ceux des détaillants », a-t-il ajouté.

Les ventes globales du groupe hors effets de change ont augmenté au premier trimestre de 8 % sur un an, portées par toutes les régions à l’exception notable de l’Amérique du Nord, où elles reculent de 3,6 %.

« Les niveaux élevés de stocks de vêtements, en particulier sur le marché nord-américain, ont continué de se traduire par une baisse des ventes aux grossistes », a expliqué Adidas dans un communiqué.

Dans les deux autres marchés majeurs du groupe, les ventes ont progressé de près de 14 % en Europe et de près de 8 % en Chine, en monnaie locale.

Comme déjà communiqué à la mi-avril, le chiffre d’affaires en euros a augmenté de 4 % au premier trimestre, à 5,5 milliards d’euros, et la marge brute s’est améliorée de 6,4 points de pourcentage, à 51,2 %.

Le résultat opérationnel a atteint 336 millions d’euros, contre une perte de 60 millions d’euros un an plus tôt.

Dans ses prévisions de ventes et de bénéfices pour 2024, confirmées mardi, le groupe d’Herzogenaurach suppose que la vente du stock restant des baskets Yeezy pendant le reste de l’année se fera en moyenne au prix coûtant.