(Toronto) Le chef de la direction de la Banque TD, Bharat Masrani, espère pouvoir en dire plus dans un avenir rapproché concernant l’enquête sur les mesures anti-blanchiment d’argent de la banque.

M. Masrani a tenu ces propos alors qu’il rencontrait les actionnaires jeudi lors de l’assemblée générale annuelle, la première depuis l’échec du rachat de la banque First Horizon pour 13,4 milliards et l’annonce par la TD qu’elle s’attend à faire face à des sanctions liées à une enquête des régulateurs américains.

« Malheureusement, notre programme n’était pas à la hauteur, a déclaré M. Masrani. Nous savons où se situent nos problèmes, nous travaillons pour les résoudre. »

Il a dit qu’il comprenait que les actionnaires souhaitent en savoir plus sur l’enquête, à laquelle participe le département américain de la Justice, mais qu’en raison des exigences de confidentialité, il ne peut pas fournir plus de détails ni spéculer sur le calendrier des mises à jour.

« J’espère qu’à court terme, je pourrai le faire, et je serais vraiment ravi qu’à ce moment-là, vous savez, je puisse fournir plus de détails, a déclaré M. Masrani. Mais en attendant, je vous demande d’être patients. »

La TD a annulé l’accord First Horizon en mai de l’année dernière, invoquant des incertitudes quant au calendrier, tandis qu’en août, elle a révélé qu’elle s’attendait à ce que les régulateurs américains imposent des sanctions.

M. Masrani a également été questionné jeudi sur la performance du cours de l’action de la banque, qui a chuté de plus de 27 % par rapport au sommet atteint en février 2022.

La performance fondamentale de la banque est solide, a-t-il déclaré, mais il a reconnu que l’enquête avait pesé sur le titre.

Il ne fait aucun doute que les actionnaires, tout comme nous, sont inquiets concernant nos enjeux aux États-Unis et, jusqu’à ce que les choses soient plus claires, je suis sûr qu’il y aura de la pression.

Bharat Masrani, chef de la direction de la Banque TD

M. Masrani a souligné que la TD a toujours une présence et un potentiel importants aux États-Unis, même sans l’acquisition, y compris plus de points de vente au détail qu’au Canada et qu’elle se classe parmi les trois premières banques dans les marchés où elle opère dans le pays.

La banque a également été confrontée à des questions sur ses efforts dans le combat contre les changements climatiques, allant de ses affiliations de lobbying à ses mesures directes en matière de réduction des émissions.

Une résolution d’actionnaires présentée par Investors for Paris Compliance appelant la banque à divulguer plus de détails sur la manière dont elle prévoit d’atteindre ses objectifs de carboneutralité a reçu un soutien de 28,6 %, alors qu’une résolution similaire l’année dernière avait obtenu 23,5 % d’appuis.

Kyra Bell-Pasht, directrice de la recherche et des politiques chez Investors for Paris Compliance, a soutenu dans un communiqué que ces appuis plus importants montrent que les actionnaires restent préoccupés par la manière dont la banque gérera son risque croissant de transition climatique.

« La pression des investisseurs ne fera que croître en faveur de la responsabilité de la banque à mesure que la crise climatique s’accélère », a-t-elle déclaré.

Une proposition de vote consultatif sur les politiques environnementales, soumise par le Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires (MÉDAC), a reçu un soutien de 17,9 %.