(Toronto) Malgré une baisse des revenus publicitaires, le chef de la direction de Corus Entertainment dit avoir bon espoir que le diffuseur télévisuel et radiophonique pourra attirer les annonceurs en se concentrant davantage sur l’augmentation des audiences numériques et en diffusion en continu.

L’entreprise a déclaré une perte attribuable aux actionnaires de 9,8  millions au cours de son deuxième trimestre, comparativement à une perte de 15,5 millions un an plus tôt.

Le chiffre d’affaires s’est établi à 299,5 millions, en baisse par rapport à 343,9 millions un an plus tôt. Cette baisse est survenue alors que les revenus publicitaires télévisés au cours du trimestre ont chuté de 12 % par rapport à l’année dernière, à environ 149 millions.

Ces reculs ont été enregistrés malgré les niveaux d’audience prometteurs observés sur les réseaux de télévision et les plateformes en continu de Corus, a déclaré le chef de la direction, Doug Murphy.

Il a ajouté qu’il pourrait y avoir des effets prolongés des grèves de l’année dernière à Hollywood, qui ont provoqué un ralentissement de la publicité, ou « d’autres distorsions persistantes sur le marché publicitaire, qu’elles soient dues à l’économie ou à une concurrence accrue ».

« Ce que nous savons, c’est que le marché publicitaire commence tout juste à digérer l’impact du retour des audiences pour les émissions scénarisées populaires sur la télévision linéaire et sur les plateformes associées », a déclaré M. Murphy.

Perspectives des revenus publicitaires télévisuels

Dans ses perspectives, Corus a indiqué qu’elle s’attend à une baisse d’une année à l’autre des revenus publicitaires télévisuels au troisième trimestre de l’ordre de 10 à 15 %.

Les revenus totaux de la télévision au deuxième trimestre sont tombés à 278,1 millions, par rapport à 321,5 millions l’année dernière, tandis que les revenus de la radio ont chuté à 21,5 millions, comparativement à 22,3 millions un an plus tôt.

M. Murphy a souligné que des secteurs tels que les télécommunications, les boissons alcoolisées, la vente directe au consommateur et la vente au détail ont réduit leurs budgets publicitaires. Pendant ce temps, les entreprises de santé et de beauté ont réorienté leurs dépenses publicitaires télévisées vers les médias sociaux et les influenceurs en ligne, a-t-il relevé.

Mais il a adopté un ton optimiste, vantant une « marée montante de publics » qui recherchent toujours le contenu proposé par Corus, notamment via les réseaux de télévision traditionnels et ses trois plateformes de diffusion en continu, StackTV, Global TV et Pluto TV.

Il a déclaré que ces applications constituent la pierre angulaire de la stratégie de Corus, appelée Video First, qui cherche à redéfinir l’entreprise non seulement comme un diffuseur, mais comme « un agrégateur de vidéo premium sur toutes les plateformes ».

« Il est clair que les téléspectateurs rechercheront du contenu de qualité sur leur plateforme préférée et nous constatons que cela se reflète dans notre écosystème Video First », a déclaré M. Murphy.

« C’est un moment “Le Champ des rêves”, une masse critique de vidéo premium… Des émissions réalisées par des acteurs, des scénaristes et des réalisateurs offrant un contenu éprouvé et fiable auquel les annonceurs finiront par se joindre, compte tenu de la croissance que l’industrie a bâtie en matière d’impressions et audiences », a-t-il ajouté.

Corus a déclaré que sa perte s’élevait à cinq cents par action diluée pour le trimestre terminé le 29 février, contre une perte de huit cents par action diluée au même trimestre de l’année dernière. Sur une base ajustée, Corus a indiqué avoir perdu trois cents par action au cours du trimestre, comparativement à une perte ajustée de sept cents par action un an plus tôt.

L’analyste Drew McReynolds, de RBC, a affirmé que les résultats étaient conformes aux attentes, soulignant que les perspectives en matière de publicité télévisée pour le troisième trimestre étaient plus faibles que les prévisions précédentes.

« Avec une visibilité encore limitée sur la reprise de la publicité télévisée, nous considérons les résultats comme un élément négatif additionnel pour les actions aux niveaux actuels », a-t-il indiqué dans une note.

Dans l’attente d’une réponse du CRTC

M. Murphy a déclaré que Corus continue de réduire ses coûts à la suite de suppressions d’emplois et d’un plan de réduction de la programmation lancé l’année dernière. Il a indiqué que la société avait réduit ses dépenses de 13 %, soit 38 millions, au cours de son dernier trimestre et qu’elle avait réduit ses coûts de 15 %, soit 88 millions, depuis le début de l’année.

« Nous faisons cela en attendant que le CRTC mette enfin en œuvre un nouveau régime réglementaire pour remplacer les processus exaspérants et sclérosés du passé », a-t-il déclaré.

Corus a demandé l’automne dernier au régulateur de modifier « de toute urgence » certaines conditions pour ses stations de télévision et ses services facultatifs de langue anglaise. Cela comprenait un plaidoyer pour réduire l’obligation de 8,5 % à 5 % des revenus de l’entreprise devant être consacrés aux programmes d’intérêt national pour ses stations de langue anglaise.

Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes s’était dit favorable à la demande de l’entreprise, mais souhaitait d’abord tenir une consultation. M. Murphy a affirmé vendredi que Corus n’avait pas encore reçu de mise à jour.

« Chaque année, trimestre et même mois qui passe nous rappelle de nouveau que notre cadre est brisé et non durable, a-t-il déclaré. Les règles fédérales en matière de radiodiffusion continuent de supposer à tort que les radiodiffuseurs canadiens sont le seul endroit où les Canadiens consomment du contenu et ces hypothèses nous freinent désormais dans un environnement de plus en plus multi-plateforme. »