Fragilisée par la fin du Publisac, TC Transcontinental fermera son usine d’impression de Saint-Hyacinthe en avril prochain. Tout près de 200 personnes perdront donc leur emploi d’ici deux mois.

C’est ce qu’a annoncé l’entreprise dans un communiqué, en toute fin de journée jeudi. La nouvelle avait été confirmée aux employés quelques heures avant, lors d’un rassemblement tenu avec la direction.

Au cours des prochaines semaines, TC Transcontinental affirme qu’elle « réduira progressivement les activités » de son imprimerie jusqu’à sa fermeture complète, en avril. Les opérations seront alors « graduellement transférées aux autres usines du réseau » de la compagnie, à savoir principalement celle de l’arrondissement d’Anjou, à Montréal.

Quelque 190 employés perdront leur emploi. « Nous nous assurerons que tous seront traités avec respect et leur offrirons un accompagnement dans leur transition de carrière, tout en poursuivant les possibilités de relocalisation », a assuré le vice-président principal Détail, journaux, distribution, magazines, livres et catalogues, Pierre Deslongchamps, dans un communiqué.

Selon nos informations, certains employés pourraient être relocalisés ailleurs, mais on ignore encore combien. Des discussions seront entamées à ce sujet dès vendredi. La grande majorité des employés touchés ont négocié une entente de départ avec l’employeur dans les dernières semaines.

Aux dires de M. Deslongchamps, cette annonce était inévitable « avec la fin du Publisac annoncée le 3 novembre dernier et son remplacement progressif » par raddar, le nouveau feuillet publicitaire « plié en quatre » utilisant moins de papier, qui est imprimé à Anjou et distribué par Postes Canada.

« C’est à regret que nous avons dû prendre la décision. […] Fermer une usine que nous exploitons depuis son acquisition en 1979 est une décision difficile, et nous remercions très sincèrement nos employés d’hier et d’aujourd’hui qui ont formé une solide équipe de collaborateurs », a persisté M. Deslongchamps.

Période trouble

Au cours des derniers mois, la fin du Publisac a créé beaucoup d’inquiétude dans l’industrie des journaux locaux, qui ont perdu leur moyen de distribution.

Sur l’île de Montréal, le cas du Journal Métro, qui a fermé ses portes en août, avait défrayé les manchettes quand le président et directeur général de Métro Média, Andrew Mulé, avait dit avoir « reçu un coup particulièrement dévastateur » au moment de la fin du Publisac, en montrant du doigt le règlement de l’administration Plante limitant la distribution de l’imprimé publicitaire.

« Je me désole de la décision qui a été prise par Métro Média, mais évidemment, je ne peux pas prendre la responsabilité de quelque chose qui dépasse le simple système de distribution », lui avait ensuite rétorqué la mairesse.

Il y a moins de deux mois, en décembre dernier, TC Transcontinental avait aussi annoncé la fermeture de son usine de recyclage à Montréal, trois ans après l’avoir acquise.

Au total, 31 employés avaient perdu leur emploi et un autre avait été relocalisé au sein de l’entreprise. Outre la fermeture de l’usine montréalaise, la compagnie avait aussi annoncé qu’elle fermerait en février une usine d’emballage au Wisconsin. Plus récemment, fin janvier, une filiale de l’entreprise, Interweb, a quant à elle supprimé une dizaine de postes à Boucherville.

Depuis un moment déjà, l’imprimeur avait prévenu qu’il faudrait se serrer la ceinture, au moment où la demande pour ses produits est sous pression. TC Transcontinental compte en effet entreprendre un « ambitieux » programme de réduction des coûts afin de trouver entre 20 millions et 40 millions d’économies récurrentes sur une période de deux ans.

Ultimement, le groupe espère également tirer 100 millions de la vente d’actifs et d’immeubles, afin de compenser la hausse du coût de la vie qui pèse sur la demande dans le segment de l’emballage et le déclin du secteur de l’impression. Une usine qui servait à imprimer les quotidiens de la Coopérative nationale de l’information indépendante (CN2i) a par exemple déjà été vendue au coût de 12 millions.

Avec La Presse Canadienne